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EGLISES CREUSEES DANS LE ROC - LALIBELA -

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Au cœur de l’Ethiopie, dans une région montagneuse située à 645 km d’Addis-Abeba, onze églises médiévales monolithiques ont été creusées dans la roche. Leur construction est attribuée au roi Lalibela qui, au XIIe siècle, entreprit de construire une « Nouvelle Jérusalem » après que les conquêtes musulmanes eurent mis un terme aux pèlerinages chrétiens en Terre Sainte.

 

Lalibela connut un grand épanouissement après la chute de l’empire d’Aksoum.

 

On distingue deux groupes principaux d’églises. Au nord du fleuve du « Jourdain » : Biete Medhani Alem (« la maison du Sauveur du monde »), Biete Mariam (« la maison de Marie »), Biete Maskal (« la maison de la Croix »), Biete Denagel (« la maison des vierges »), Biete Golgotha Mikael (« la maison de Golgotha-Mikael ») et, au sud du fleuve : Biete Amanuel (« la maison d’Emmanuel »), Biete Qeddus Mercoreos (« la maison de saint Mercorius »), Biete Abba Libanos (« la maison de l’abbé Libanos »), Biete Gabriel Rafael (« la maison de Gabriel-Raphaël ») et Biete Lehem (« la maison du saint Pain »). La onzième église, Biete Ghiorgis (« la maison de saint Georges »), est séparée des autres, auxquelles elle est cependant reliée par un système de tranchées.

 

Les églises n’ont pas été édifiées de manière traditionnelle, mais creusées dans la roche en blocs monolithiques. Dans ces blocs, on a ensuite dégagé des portes, des fenêtres, des colonnes, différents étages, des toits, ... Ce travail de titan a ensuite été complété par un vaste système de fossés de drainage, de tranchées et de passages pour les processions avec, parfois, des ouvertures vers des grottes d’ermites ou des catacombes.

 

Biete Medhani Alem, avec ses cinq nefs, est considérée comme la plus vaste église monolithique au monde. Biete Ghiorgis a un plan cruciforme remarquable.

 

La plupart de ces monuments ont probablement été d’emblée utilisés comme églises, même si Biete Mercoreos et Biete Gabriel Rafael ont d’abord pu être des résidences royales. Plusieurs intérieurs sont décorés de peintures murales.

 

Près des églises, le village de Lalibela compte des maisons rondes à étage bâties en pierre rouge locale et connues sous le nom de Lasta Tukuls. Ces églises exceptionnelles sont depuis le XIIe siècle un lieu de pèlerinage pour les chrétiens coptes.

 

Critère (i) : Sur le plan artistique, les onze églises ont toutes quelque chose d’unique par leur exécution, par leur taille ainsi que par la variété et la hardiesse de leur forme.

 

Critère (ii) : Le roi Lalibela entreprit de mettre en place un symbole de la Terre Sainte lorsque la situation historique eut rendu impossibles les pèlerinages qui s’y rendaient. Dans l’église de Biete Golgotha on trouve des répliques du tombeau du Christ et d’Adam ainsi que de la crèche de la Nativité.

 

La ville sainte de Lalibela se substitua aux lieux saints de Jérusalem et de Bethléem et à ce titre a exercé une influence considérable sur le christianisme éthiopien.

 

 

Critère (iii) : L’ensemble de Lalibela offre un témoignage exceptionnel sur ce que fut la civilisation médiévale et postmédiévale de l’Ethiopie, notamment illustrée, à côté des onze églises, par les restes importants des maisons villageoises traditionnelles à étage avec leur escalier intérieur et leur toit de chaume.

 

Intégrité

 

Les fossés de drainage ont été pendant plusieurs siècles obstrués par de la terre avant d’être dégagés au XXe siècle et ont été endommagés par des secousses sismiques. De ce fait, les monuments ont beaucoup souffert des dégâts des eaux et l’on considère maintenant que la plupart sont dans un état critique.

 

Des problèmes de structure ont été repérés à Biete Amanuel, où le risque d’écroulement est peut-être imminent. D’autres sites doivent être surveillés. Au cours des trente dernières années, les peintures à l’intérieur des églises se sont gravement dégradées. Les sculptures et bas-reliefs (comme à l’entrée de Biete Mariam) ont eux aussi été sérieusement endommagés, et l’on a du mal à en reconnaître les traits d’origine. Tous ces facteurs constituent une menace pour l’intégrité du bien.

 

Des toits temporaires légers ont désormais été installés au-dessus de certaines églises mais, s’ils offrent une protection, ils ne sont pas sans effet sur leur intégrité visuelle.

 

D’autres menaces peuvent être citées : empiètement sur l’environnement des églises par des constructions publiques ou privées nouvelles, logements édifiés dans le village traditionnel qui jouxte le bien, infrastructure touristique.

 

Authenticité

 

Les églises rupestres de Lalibela restent préservées dans leur environnement naturel. L’association des églises taillées dans la roche et, dans leur voisinage, des maisons circulaires traditionnelles vernaculaires témoigne encore de l’ancienne disposition du village. La fonction originelle du site en tant que lieu de pèlerinage demeure ; il y a donc continuité de pratiques sociales. Les biens du patrimoine immatériel liés aux rites de l’Eglise sont toujours préservés.

 

Eléments requis en matière de protection et de gestion

 

Depuis des siècles, l’Eglise et l’Etat sont conjointement responsables du site sacré de Lalibela. Ce dernier, qui abrite une importante communauté de prêtres et de moines, demeure vivant et attire de nombreux pèlerins lors des grandes fêtes du calendrier chrétien éthiopien. Cette dimension active et énergique est un élément essentiel pour la gestion du site.

 

Il n’existe pas de dispositif spécial pour la protection des églises creusées dans le roc, en dehors de la loi N° 209/2000, qui crée aussi l’institution responsable, à savoir l’Autorité chargée de l’étude et de la conservation du patrimoine culturel (ARCCH).

 

En partenariat avec l’Eglise d’Ethiopie, l’ARCCH a un représentant à Lalibela, mais la principale difficulté a été d’harmoniser les différents projets entre les partenaires et d’obtenir qu’ils coordonnent leurs activités.

 

Le bien est administré sous l’autorité du bureau de la région et du district de Lasta chargé de la culture et du tourisme.

 

Pour soustraire le site à l’impact de projets de développement, un projet de loi a été préparé mais il n’a pas encore été ratifié. Un plan de gestion n’a pas encore été établi. Un plan quadriennal de conservation a été arrêté en 2006, mais il reste encore à le mettre pleinement en œuvre.

 

Les limites du bien n’ont pas encore été clairement définies, et aucune zone tampon n’a été prévue à ce jour.

 

En ce qui concerne l’environnement des églises, il faut renforcer les contrôles sur les projets prévus (logement, organisation de l’espace, tourisme) et arrêter un plan d’aménagement qui prenne en compte le plan d’action en matière de conservation et qui porte sur le développement durable d’ensemble de la zone, en y associant la population locale.

 

Source : Unesco.org



20/06/2016

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