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LA VIE DE NOS ANCETRES



Si vous faites partie de ces 90% de français qui ont une vieille origine paysanne, peut-être serez-vous intéressé de savoir comment vivaient vos ancêtres. Une vie simple et compliquée à la fois, sous l'œil toujours vigilant de l'église.

Les jours de la semaine :

Depuis le Moyen-Age, et jusqu'à une époque récente, la vie dans les campagnes était rythmée par les règles inflexibles de la foi chrétienne :

  • Le lundi et le mardi étaient réservés aux mariages.
  • Le mercredi, jour de la trahison de Judas, était réservé au jeûne.
  • Le jeudi était le jour de repos des Romains et des Gaulois. L'Eglise catholique tenta de lutter contre ces résidus de cultes païens en jurant d'excommunier ceux qui choisissaient de chômer ce jour-là.
  • Le vendredi, en souvenir de la mort du Christ, était jour de deuil. Il était défendu de faire sa lessive, de prendre des bains, de cuire du pain, de semer du blé, de moissonner, de baptiser les enfants et de laisser couver les œufs.
  • Le samedi, jour de la vierge, les femmes n'avaient pas le droit de travailler.
  • Le dimanche, enfin, était le jour de repos pour toute la famille, comme pour Dieu après sa création du monde en six jours.

Un mariage sur quatre était un remariage :

Au XIXème siècle, seulement 2 couples sur 100 pouvaient espérer fêter leurs noces d'or, 1 homme sur 4 et 1 femme sur 5 était veuf (ou veuve) avant l'âge de 35 ans. A 45 ans, le veuvage touchait même 1 homme sur 2.


Aux conditions de vie difficiles, facteur de mortalité élevée, s'ajoutait le risque énorme pris par les femmes à chaque accouchement : 1 sur 10 y laissait la vie. Or une femme se trouvait enceinte tous les 15 à 20 mois. A ce rythme, le pays aurait risqué le dépeuplement si l'on ne s'était pas remarié illico. Dans les six mois, un homme avait retrouvé une mère pour ses enfants. Les femmes devaient attendre 9 mois, au cas où le défunt aurait laissé un héritier supplémentaire, ce qui n'empêchait pas certaines de s'y prendre à l'avance. Le futur époux était parfois choisi avant même que le premier ait eu le temps d'être enterré.


Ces pratiques ne choquaient personne et un mariage sur quatre était en fait un remariage. Pour ceux qui jouaient de malchance, une troisième noce était possible. Dans la Meuse, un paysan malheureux connut cinq mariages et cinq veuvages.


En revanche, le divorce était exclu. Il faudra attendre que Napoléon ressente la nécessité personnelle pour le faire inscrire dans le code civil (l'impératrice ne pouvant lui donner d'héritier).

Traité de gynécologie au XVIème siècle :

C'est le grand chirurgien Ambroise Paré qui le dit : "Pendant l'acte, l'air ne doit pas entrer dans la matrice et la femme ne doit ni parler, ni tousser, ni éternuer.". Au XVIème siècle, la science balbutiante tente d'expliquer le plus insondable des mystères et pour tout diagnostics de grossesse, on s'en remet à la transparence de l'urine.


Dans les campagnes, on se replie sur la superstition. Pour connaître le sexe de l'enfant à venir, on s'en remet aux astres et on étudie soigneusement le teint de la mère. Il faut de plus respecter certaines règles. Ainsi, la femme enceinte ne doit pas s'habiller de rouge au risque d'avorter. Elle ne doit pas

  • La femme enceinte ne doit pas s'habiller de rouge au risque d'avorter.
  • Elle ne doit pas regarder une personne possédée par des tics nerveux pour ne pas contaminer l'enfant.
  • Elle ne doit prendre ni vin, ni café, ni manger de gibier pendant les trois premiers mois de grossesse car le bambin porterait des taches et des poils déplaisants sur le visage.
  • Et si elle croise un lièvre, elle ne doit surtout pas porter la main à la bouche, sinon c'est le bec de lièvre assuré !

Le baptême, une deuxième naissance :

L'enfant ne commencer à exister qu'une fois baptisé. Auparavant, il est défendu de le désigner par son prénom au risque de lui porter malheur. Après la cérémonie, les proches se réunissent autour d'un bon repas. La vieille tradition rurale veut que la mère en soit exclue. Cette même tradition veut aussi que la mère accouchée attende 40 jours avant de pouvoir partager le lit de son mari, quitter sa maison, reprendre le travail et aller à l'église. Durant ce purgatoire, elle ne doit pas non plus toucher le pain, ni aller chercher de l'eau au puits que se tarirait.

Le calvaire des petits écoliers :

Avant que Jules Ferry rende l'école primaire obligatoire, la France était coupée en deux : au Nord, 75 à 90 % des hommes et des femmes étaient capables d'écrire au moins leur nom; au Sud, une majorité ne savait ni lire, ni écrire. Les enfants des champs avaient souvent plusieurs heures de marche pour se rendre à l'école. Chacun devait apporter une bûche pour chauffer le poêle de la classe, la plupart avaient souvent deux bonnes heures de travail à la ferme derrière eux et la même chose les attendaient au retour. En fait, nombre d'entre eux, contraints d'aider leurs parents, ne fréquentaient l'école que cinq mois par an.


Et que dire de l'instruction, véritable séance de bourrage de crâne ? Au début du XIXème siècle, les écoliers devaient connaître sur le bout des doigts la vie de 79 rois français et de 40 princes allemands (sans omettre de citer parents, enfants, épouses et cousins ... germains). Ils devaient aussi réciter les dimensions des temples antiques et apprendre des centaines de vers par cœur.

Une fois l'an, la grande lessive :

Dans les campagnes, on lavait le linge comme on faisait les foins : c'est à dire un fois l'an (ou deux à la rigueur). Non pas que nos paysans manquaient d'hygiène, mais ils avaient une telle quantité de linge dans leurs armoire qu'ils vivaient sur ces réserves une année durant. A l'époque, les tissus étaient si résistants que les draps se transmettaient d'une génération à l'autre. Et à chaque mariage, le trousseau venait augmenter la pile.


On entassait donc le linge sale dans un coin de la maison en attendant les beaux jours. L'été, on sortait tout pour une grande lessive qui pouvait durer trois jours.

Cinq jours pour aller de Lyon à Paris :

Les gens des campagnes sortaient peu. Quitter le canton relevait de l'expédition et le cheval était déjà un signe d'une richesse certaine. Les pauvres se déplaçaient à pied ou en coche pour ceux qui en avaient les moyens. Sous Louis XVI, il en coûtait 6 sols la lieue (environ 4 kilomètres). Le cabriolet coûtait 12 sols et la diligence, tirée par quatre ou six chevaux, valait 18 sols. Pour une servante, le voyage de Lyon à Paris représentai 18 mois de gages et durait 5 jours. En comptant les arrêts, cela donne une vitesse moyenne de 3,4 km/h !

L'attrait de la capitale :

En l'an 1200, Paris comptait 70.000 habitants. Cette population passa à 300.000 en 1475 et 600.000 avant la Révolution. La capitale accueille tous ceux qui veulent tenter fortune ou simplement échapper à la misère : les tailleurs de pierre normands, les frotteurs de parquets auvergnats, les ramoneurs savoyards, les maçons creusois, les nourrice du Morvan et les cochers corréziens. Par contrecoup, les prix de l'immobilier flambent. Au XIVème siècle, on note 700 % d'augmentation rue Saint-Jacques. De l'argent qui va dans les caisses du gros propriétaire foncier de l'époque : le Clergé.


Au Moyen-Age, des maisons à étages recouvraient les ponts. Sous les arches, des moulins brassaient la Seine. En aval, des scieries récupéraient les troncs flottant descendus du Morvan ou de l'Yonne pour approvisionner la capitale. Un Paris de carte postale ? Pas vraiment. En fait, la ville était très sale. Les animaux vivaient en liberté dans les rues et jusqu'en 1850, les eaux usées se déversaient directement dans les ruisseaux qui quadrillaient la ville. Les pavés sont apparus au XIIème siècle et les premiers indicateurs de rue en 1489. En 1728, les rues portent enfin une plaque à leur nom et en 1804 chaque maison a son numéro.


Les embouteillages font leur grande apparition sous Louis XIV. Les accidents entre charrettes et calèches sont nombreux et il devient de plus en plus difficiles de circuler. Il faudra attendre 1782 pour que les passants puissent marcher sur des trottoirs sans craindre de se faire écraser. Une invention que de beaux esprits trouvent complètement stupide. Il faut signaler que jusqu'en 1914, il y avait encore des étables dans certains quartiers de la capitale où l'on pouvait acheter du lait chaud et mousseux.



18/08/2013
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