Bienvenue dans mon Univers

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BIOGRAPHIES

La  Vie...... cette succession d'instants,

..............      De parfaits anonymes,

                      Ou la gloire célébrant,

                     Elle ne peut  j'imagine,

                      Laisser indifférents. 

Martine

 


L'EFFET PYGMALION- THOMAS EDISON

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Un jour, un enfant rentre de l’école avec une lettre pour sa mère. Il lui dit : « Mon instituteur a demandé que je te donne cette lettre, à toi, uniquement à toi. »
 
Sa mère ouvre alors la lettre, la lit silencieusement, puis déborde de larmes…
 
Elle lit ensuite la lettre à son fils : « Votre fils est un génie. Cette école est trop petite pour lui et nous n’avons pas d’assez bons enseignants pour l’instruire, c’est pourquoi, nous vous demandons de le faire vous-même. » La maman décide donc de tout prendre en charge.
 
Plusieurs années plus tard, son fils devient un scientifique de renom. Il invente l’ampoule électrique, le télégraphe, le phonographe, la centrale électrique, la caméra, etc.
 
 
Un jour, après le décès de sa chère mère, il fouille dans les vieux souvenirs de famille et trouve une lettre pliée dans une boîte.
 
Il s’agit de la lettre qu’il avait donnée à sa mère de la part de son instituteur et qui disait ceci : « Votre fils est un cancre. Il est déficient. On détecte chez lui une maladie mentale. Nous n'autorisons plus votre fils à revenir à l’école. »
 
 
Cet enfant, c’était Thomas Edison, l’un des plus grands scientifiques, si ce n’est le plus talentueux, de son époque. Il pleure pendant des heures et il ajoute ceci dans son journal :
 
« Thomas Edison était un enfant nul et déficient, qui, grâce à une mère héroïque, est devenu le génie du siècle. »
 
 
Voilà un bel exemple de ce qui est appelé l'effet Pygmalion à savoir que le regard que l'on porte sur un autre être humain influence sa réalité et son futur…
 
 

Thomas Alva Edison, né le à Milan dans l'Ohio et mort le à West Orange dans le New Jersey, est un inventeur, un scientifique et un industriel américain.

 

 

Fondateur de la General Electric, l'une des premières puissances industrielles mondiales, il fut un inventeur prolifique (plus de 1 000 brevets).

 

Pionnier de l'électricité, diffuseur, vulgarisateur, il fut également l'un des principaux inventeurs du cinéma (aux côtés, entre autres, de William Kennedy Laurie Dickson, Émile Reynaud, Auguste et Louis Lumière, Jules Carpentier) et de l'enregistrement du son (aux côtés de Charles Cros ).

 

 

Il est parfois surnommé « le sorcier de Menlo Park », ville du New Jersey rebaptisée « Edison » en son honneur en 1954.

 

 

Thomas Alva Edison est le septième et dernier enfant de Samuel Edison (1804-1896), Canadien d'origine néerlandaise, qui dut fuir le Canada pour avoir participé aux rébellions de 1837-1838 et qui fut tour à tour brocanteur, épicier, agent immobilier, charpentier.

 

Sa mère, Nancy Elliot (1810-1871), ancienne institutrice, était également Canadienne mais d'origine écossaise.

 

Thomas Alva Edison est le cadet d'une famille modeste qui le stimule intellectuellement et politiquement.

 

 

En 1854, alors qu'il est âgé de 7 ans, sa famille s'installe à Port Huron dans le Michigan où son père obtient un emploi de charpentier.

 

Son professeur, le révérend Engle, le considère comme un hyperactif  stupide car il se montre trop curieux, pose trop de questions et n'apprend pas assez rapidement.

 

Après trois mois de cours, il est renvoyé de son établissement scolaire.

 

Aidé par sa mère qui lui donne des cours à la maison, il complète alors sa formation de base en parfait autodidacte, lisant des grands auteurs comme Charles Dickens ou Shakespeare, et dévorant tous les livres de science que sa mère lui apporte, notamment l'ouvrage de physique expérimentale School of Natural Philosophy de Richard Green Parker.

 

Il fréquente assidûment la bibliothèque de Détroit : « Si mes souvenirs sont exacts, je commençai par le premier livre du rayon du bas pour dévorer ensuite tout le reste, l'un après l'autre.

 

Je n'ai pas lu quelques livres ; j'ai lu la bibliothèque entière ».

 

En 1857, âgé de 10 ans, Thomas possède déjà un petit laboratoire de chimie dans le sous-sol de la maison de ses parents pour développer son intelligence et ses capacités, en reproduisant les expériences de School of Natural Philosophy.

 

 

En 1859, âgé de 12 ans, Thomas obtient la concession exclusive de vendeur de journaux, boissons, cigares, cigarettes, bonbons, dans le train de la « Grand Trunk Railway » qui fait l'aller-retour quotidien Port Huron-Detroit, en utilisant ses premières économies pour acheter des produits chimiques à la pharmacie locale.

 

Il en profite pour vendre dans les gares des fruits et légumes. Avec l'argent gagné et l'aide de quatre assistants, il s'achète vers 1862 une presse d'imprimerie d'occasion qu'il installe dans un wagon à bagages pour la rédaction et l'impression (durant les trajets) d'un mini-journal hebdomadaire, le Weekly Herald, premier à paraître à bord d'un train, tiré à 400 exemplaires.

 

Le , Edison annonce à ses voyageurs lecteurs, grâce à un ami télégraphiste de Détroit, les nouvelles de la bataille de Shiloh.

 

La même année, il s'intéresse également au télégraphe du train, inventé en 1838 par Samuel Morse.

 

Il est autorisé à aménager son laboratoire de chimie dans son wagon à bagages-imprimerie. Il poursuit ses expériences durant les haltes de 5 heures à Détroit.

 

Une embardée du train renverse un flacon de phosphore et provoque un incendie, ce qui lui vaut son renvoi immédiat avec cependant ses premiers 2 000 dollars de gain commercial, fièrement gagnés.

 

 

Âgé de 13 ans, il attrape la scarlatine dont il ressort pratiquement sourd, même si Edison forge sa légende en racontant qu'il eut une surdité partielle de l'oreille gauche après qu'un cheminot l'eut empoigné par les oreilles (autre version qu'il donne : l'eut giflé) alors que son laboratoire de chimie prenait feu.

 

Dès lors, ce handicap influence fortement son caractère, comme il l'explique lui-même : « J'étais exclu de cette forme particulière des relations sociales qu'on appelle le bavardage. Et j'en suis fort heureux...

 

Comme ma surdité me dispensait de participer à ces bavardages, j'avais le temps et la possibilité de réfléchir aux problèmes qui me préoccupaient».

 

Ce comportement renfermé sur la pensée et la réflexion influence aussi l'orientation de ses recherches.

 

Son désir d'améliorer le sort de l'humanité décuple son avidité pour la lecture, en particulier pour les ouvrages de chimie, d'électricité, de physique et de mécanique.

 

« Ma surdité m'avait appris que presque n'importe quel livre peut être agréable ou instructif».

 


10/05/2022
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WALT DISNEY, L'HOMME QUI VOULAIT CHANGER LE MONDE

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Dans le monde entier, des millions d'enfants ont un point commun avec leurs parents, leurs grands-parents et leurs arrières grands-parents : ils ont tous regardé " Blanche-Neige et les 7 nains ", " Bambi " ou " Peter Pan ", et découvert le regard de Walt Disney sur la nature, la famille, l'amitié, le courage, la méchanceté ou la mort. Mais qui était cet homme qui affirmait que pour réaliser une chose extraordinaire, il faut commencer par la rêver ?

 

réalisé par : Gérard Miller, Anaïs Feuillette

 

 

Pour voir ce documentaire cliquez sur le lien ci-dessous :

 

 

https://www.france.tv/documentaires/art-culture/2970921-walt-disney-l-homme-qui-voulait-changer-le-monde.html


08/02/2022
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CHARLIE CHAPLIN LE GENIE DE LA LIBERTE

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Depuis plus d'un siècle, le monde entier connaît et aime Charlie Chaplin. Génie du burlesque, Chaplin a mis son talent au service d'un idéal de justice et de liberté.

 

Son meilleur scénario fut celui de son propre destin, un destin qui s'inscrit dans l'histoire politique et artistique du XXe siècle.

 

Porté par la voix de Mathieu Amalric, ce documentaire est le premier tout en archives consacré à Charlot, se nourrit de scènes d'anthologie issues de ses plus grands chefs-d'oeuvre et de séquences plus surprenantes, parfois inconnues.

 

De véritables trésors puisés dans des dizaines de sources d'archives à travers le monde. Un documentaire en partenariat avec France Culture et le Huffington Post.

 

Pour voir cette vidéo cliquez sur le lien ci-dessous :

 

 

https://www.france.tv/documentaires/art-culture/2170143-charlie-chaplin-le-genie-de-la-liberte.html

 

 

 


08/02/2022
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LA VIE ET L'OEUVRE DE DENIS DIDEROT

La vie et l'oeuvre de Denis Diderot À l'occasion du tricentenaire de sa naissance Par Éric Vanzieleghem

 

Le tricentenaire de Denis Diderot (1713-1784) est l'occasion de revenir sur la vie et l’oeuvre de l'écrivain, non comme on exhiberait un fossile mais pour en souligner toute sa modernité.

 

Diderot, homme de lettres et de savoirs, s'est illustré dans tous les genres où il s'est exercé, de l’Encyclopédie au théâtre, pour mettre notre pensée en mouvement.

 

À propos du conférencier : Par Éric Vanzieleghem, documentaliste à Bruxelles. Il prépare une bibliographie générale sur Diderot et participe à la constitution de l’inventaire de la correspondance de Condorcet.

 

Il contribue à faire vivre la société Diderot et est l’auteur du site du Comité Diderot 2013 qui a coordonné les activités liées au centenaire.

 

 

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Quel plaisir de raconter la vie d'un homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre, follement amoureux, incroyablement créatif et si drôle.

 

Quel plaisir de comprendre qu'il est plus important que tous les autres auteurs des Lumières, parce qu'il a pensé avant d'autres aux droits de l'homme, à la révolution, à l'unité de l'espèce humaine, parce qu'il a bâti, avec l'Encyclopédie, le socle de la révolution politique, philosophique et économique de l'Europe.

 

Traversant le XVIIIe siècle, de la fin du règne de Louis XVI à la veille de la révolution Française, Denis Diderot aura tout vu de la fin d'un monde et tout compris de celui qui s'annonçait.

 

Il aura défié les grands de son temps, il aura pensé et écrit librement au risque de l'emprisonnement.

 

Doué d'une prédisposition infinie au bonheur, il aima jusqu'au dernier jour plusieurs femmes à la fois, sans s'en cacher, sans en attendre ni argent, ni influence.

 

Polémiquant, ferraillant sur tous les sujets, inspirateur et éditeur des ses contemporains  - Rousseau, d'Alembert, d'Holbach, Condillac.... Il bouleversa les codes du théâtre et du roman Français et fut le dernier homme à maîtriser l'ensemble du savoir de son époque.

 

A mon sens, dans un siècle, Diderot sera probablement le seul philosophe des Lumières à voir son étoile grandir.

 

Le seul qui nous sera encore utile, par ses idées comme par sa façon de penser.

 

Jacques Attali

 

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Un très bon moment de lecture, un destin hors du commun qui se lit comme un roman d'aventure, j'aurai adoré avoir un ami comme lui !!

 

Martine

 

 

https://www.blog4ever.com/gestion/articles/composer/12330814

 

 

 


05/02/2022
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LEONARD DE VINCI LE DIVIN

 

L'admiration que j'éprouve, depuis mon plus jeune âge, pour Léonard de Vinci est au delà des mots

 

Martine

 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onard_de_Vinci

 

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 Source : Hérodote

 

Comment représenter l'oeuvre de Léonard de Vinci cinq cents ans après sa mort ? Le musée du Louvre, qui recèle cinq des vingt chefs-d'oeuvre de l'artiste florentin,  a tenté ce défi impossible du 24 octobre 2019 au 24 février 2020.

 

 

Le résultat, ce sont une dizaine de peintures parmi les plus célèbres, dont celles du Louvre bien évidemment - à l'exception de la Joconde qui n'a pas souhaité descendre dans les communs -. Ce sont aussi plus de cent cinquante dessins préparatoires, carnets et croquis de Léonard et quelques autres œuvres de ses contemporains.

 

 

La visite commence par l'extraordinaire ensemble de bronze L'Incrédulité de saint Thomas, par Andrea del Verrocchio, auprès duquel le jeune Léonard s'est formé de 1464 à 1478. Ce bronze plus grand que nature illustre magistralement la quête de beauté parfaite, de mouvement et de vie intérieure qui caractérise l'art de la Renaissance et l'oeuvre de Léonard de Vinci en particulier. Il représente une scène de l'Évangile, quand l'apôtre Thomas demande à vérifier par lui-même, en touchant les plaies du Christ ressuscité, que celui-ci n'est pas un imposteur.

 

Une rétrospective quasi-complète

Léonard de Vinci, L'Homme de Vitruve (1490, Gallerie dell'Accademia, Venise)Pour cette rétrospective, le Louvre présente en bonne place les oeuvres qu'il détient en propre : Sainte Anne, La Vierge aux rochers, Saint Jean Baptiste et la Belle Ferronnière, portrait de l'une des maîtresses de son protecteur Ludovic Sforza Le More.

 

 

Ajoutons aussi le portrait d'Isabelle d'Este, marquise de Mantoue, réputée l'une des plus remarquables femmes de son époque.

Pendant son séjour à Mantoue, en 1499, Léonard a exécuté d'elle deux dessins dont l'un d'eux est au Louvre.  

 

 

 

 

 

Pour l'exposition, le musée a aussi bénéficié, fort heureusement de prêts exceptionnels des musées italiens. Il a ainsi obtenu in extremis le droit d'exposer le célébrissime Homme de Vitruve, devenu l'icône de l'humanisme de la Renaissance. D'une très grande fragilité, il ne restera visible au Louvre que quelques semaines.

 

 

Léonard de Vinci, Portrait de jeune homme tenant une partition (1485, huile sur bois, 32cm x 45 cm,Biblioteca Ambrosiana, Milan)De Milan est venu le Jeune homme à la partition, une huile sur bois réalisée en 1485. Il s'agirait d'un musicien de la cour de Ludovic Sforza.

C'est la seule oeuvre qu'ait conservée Milan du long séjour (25 ans) de Léonard en ses murs.

 

 

La Pinacothèque du Vatican a aussi prêté au Louvre la seule oeuvre de Léonard visible à Rome, Saint Jérôme pénitent. Il s'agit d'une huile sur bois exécutée vers 1482 à Milan et restée inachevée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les commissaires de l'exposition Vincent Delieuvin et Louis Franck ont toutefois eu moins de chance avec Salvator Mundi.

Cette oeuvre longtemps disparue n'a été formellement attribuée à Léonard de Vinci qu'en 2011 !

Elle a fait la Une de la presse... économique il y a deux ans quand sa vente aux enchères a crevé les plafonds. Elle dort aujourd'hui dans le coffre de son acheteur, sans doute un autocrate du Golfe.

 

 

Léonard de Vinci, Étude de figure pour l’ange de la Vierge aux rochers(1483-1485, Biblioteca Reale di Torino)Parmi les très nombreux dessins qui accompagnent ces oeuvres, notons une étude pour l'ange de la Vierge aux rochers qui vient de la Bibliothèque royale de Turin. D'aucuns y voient le portrait de Cecilia Gallerani, maîtresse de Ludovic Sforza, qui a par ailleurs posé pour la Dame à l'hermine, célébrissime peinture de Léonard, hélas absente de l'exposition et toujours visible à Cracovie.

 

 

Pour le reste, le Louvre donne à voir de nombreux dessins et croquis dont beaucoup sont devenus célèbres, telles les images de foetus ou encore le pendu, souvenir visuel de la répression des Pazzi, à Florence en 1478.

 

 

 

De nombreuses réflectographies infrarouge à la taille des tableaux révèlent les différentes étapes de leur conception, leur hiostoire et leurs significations cachées. Cela est important du fait que Léonard de Vinci retravaillait ses sujets parfois durant quinze ans, et les laissaient inachevés.

 

 

Mes ouvrages :

 

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Qui dit mieux ? Léonard de Vinci a exploré tous les champs du savoir et marqué de son sceau la plus brillante période de l'histoire : la Renaissance.

 

Vous vous demandez comment un homme peut exceller ainsi dans tous les domaines ?

 

Vous voulez tout connaître de ce génie dont on parle tant sans vous infliger la lecture d'un traité savant et ennuyeux ?

 

De sa naissance à Vinci, un petit village de Toscane, en 1452, à sa mort en France, à Amboise, en 1515, vous découvrirez l'un des plus grands personnages de tous les temps.

 

Avec Léonard de Vinci pour les Nuls, vous pourrez explorer les contributions de ce génie, ses " machines volantes " (l'hélicoptère, le parachute), ses œuvres majeures (La Joconde, bien sûr !), ses chantiers gigantesques (le détournement de l'Arno) et son génie pratique (la mitrailleuse, par exemple).

 

Vous n'aurez pas besoin d'un décryptage, ni d'un décodeur pour tout savoir et tout comprendre ! BONUS : un chapitre complet sur le Da Vinci Code ! Vous trouverez toutes les réponses concernant le roman de Dan Brown, Léonard et les sociétés secrètes, l'art de la Renaissance en général... Après L'Histoire de France pour les Nuls, explorez la Renaissance italienne et française à travers son plus grand génie !

 

 

 

 

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Capable d’élaborer une théorie générale du monde, solide, puissante, cohérente, Léonard de Vinci fut bien sans doute cet homme universel dont rêva la Renaissance.

 

Le peintre-sculpteur fut aussi musicien, ingénieur, architecte, anatomiste, astronome, mathématicien, metteur en scène, écrivain, géologue… Génie visionnaire, il aurait inventé l’avion, le sous-marin, la bicyclette, le violon.

 

On le qualifia de divin. Il y avait quelque chose d’infiniment troublant, en vérité, dans la multiplicité, l’étendue presque anormale de ses talents et de ses qualités, car l’auteur de La Joconde étonnait d’abord par son charme, son humour, sa force physique et la beauté de ses traits.

 

Et là-dessus, dandy, extravagant. Pour raconter la vie mouvementée de Léonard, Serge Bramly a mené l’enquête ; il a suivi l’artiste à la trace, l’observant dans ses rapports quotidiens avec ses rivaux, ses proches, Botticelli, Michel-Ange, Machiavel… Ainsi se dessine le portrait fascinant d’un homme unique, exemplaire, sur le clair-obscur d’une époque à nulle autre pareille.

 

 

 
 
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La Joconde est le tableau le plus célèbre de l'histoire de l'Art. Il compte aussi parmi les plus mystérieux.

 

Qui se cache derrière le fameux sourire .

 

Pourquoi ce voile de deuil ?

 

Pourquoi ce paysage tourmenté ?

 

Le nom qu'on lui donne est-il bien légitime ?

 

A l'heure ou l'état de conservation de ce chef-d'oeuvre suscite de vives inquiétudes, cette étude de la Joconde par le détail nous permet de mieux comprendre l'énigme que constitue ce chef-d'oeuvre inégalé.

 

Gros plans, radiographies, copies et analogies participent à cette enquête.

 

Editions Assouline- Dépot légal 2eme semestre 2004

 

 

 

 

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Serge Bramly a entièrement remis à jour et enrichi sa biographie de Léonard de Vinci  (parue en 1988), best-seller mondial traduit dans 20 pays.

 

Ces trente dernières années, notre connaissance de  Vinci a bénéficié de nombreuses découvertes. Des documents ont été exhumés, tel l’incunable annoté par un secrétaire de Machiavel, où il est question du modèle de La Joconde.

 

De nouvelles œuvres ont été identifiées, comme le Profil d’une jeune fille, achetée aux enchères par un amateur anglais en 2007. Des travaux de restauration ont été entrepris et des études scientifiques ont été conduites en laboratoire à cette occasion.

 

L’étude des textes de Léonard a elle-même progressé, en France comme en Italie, et a contribué à mieux percer à jour la méthode du génie.


Cette nouvelle édition tient compte de ces découvertes et est enrichie  de nombreuses illustrations in texte.


18/09/2021
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DENIS DIDEROT : UN GRAND PENSEUR

 

Le tricentenaire de Denis Diderot (1713-1784) est l'occasion de revenir sur la vie et l’oeuvre de l'écrivain, non comme on exhiberait un fossile mais pour en souligner toute sa modernité.

 

Diderot, homme de lettres et de savoirs, s'est illustré dans tous les genres où il s'est exercé, de l’Encyclopédie au théâtre, pour mettre notre pensée en mouvement.

 

À propos du conférencier : Par Éric Vanzieleghem, documentaliste à Bruxelles. Il prépare une bibliographie générale sur Diderot et participe à la constitution de l’inventaire de la correspondance de Condorcet. Il contribue à faire vivre la société Diderot et est l’auteur du site du Comité Diderot 2013 qui a coordonné les activités liées au centenaire.

 

 

 

La vie de Diderot reflète une histoire fascinante par rapport à ses œuvres, à ses pensées. Plusieurs philosophes attirent les lecteurs, mais Diderot présente une particularité qui le différencie de ces derniers.

 

Denis Diderot, aîné de la famille, est né à Langres le 5 octobre 1713 d’un père coutelier et il fut baptisé le 6 octobre 1713, juste un jour après sa naissance. Intelligent par rapport à ses camarades, son père l’inscrit pour étudier à Langres pour qu’il devienne un ecclésiastique.

 

En 1728, le jeune homme vint à Paris pour approfondir ses études, en les finalisant avec une maitrise ès arts. Pendant une période de dix ans, de 1733 à 1743, Diderot s’éloigna du monde ecclésiastique pour mener une vie simple en étant employé percepteur ou main d’œuvre chez un procureur. Sur ce parcours, il rencontra Rousseau et Grimm.

 

 

L’année 1742 fut marquée par son mariage avec Anne-Antoinette Champion, un mariage discret n’ayant pas eu l’aval de son père. Des conflits se présentèrent au niveau du couple, toutefois, l’union subsistait et entraina la naissance de quatre filles.

 

Malheureusement, parmi les quatre, seule une fille à qui il donna toute son affection, Marie-Angélique, survécut. Reconnu comme infidèle dans ses relations conjugales, en 1755, Diderot avait comme maitresse Sophie Volland, une relation définie par des lettres très intimes qui seront l’objet de plusieurs analyses littéraires.

 

 

1746 fut l’année où il créa l’une de ses œuvres capitales, L’encyclopédie (ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers), où il regroupa toutes les connaissances possibles pouvant aider l’être humain à son développement.

 

En 1748, Les bijoux indiscrets et Mémoires sur différents sujets de mathématiques sont publiés. Le premier est en fait une allégorie portant un regard ironique sur la vie de la cour, le second forgera son image de mathématicien aux yeux de la société.

 

 

Suite à un intérêt particulier pour l’écriture, il publia en 1749 la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, un essai sur la perception visuelle qui sera la cause de son emprisonnement au château de Vincennes.

 

De 1746 à 1748, il collabore pour la traduction du Medicinal Dictionnary avec François-Vincent Toussaint et Marc-Antoine Eidous.

Le premier tome de L’encyclopédie a vu le jour en 1751, une œuvre regroupant le travail de Voltaire, D’Alembert, de Rousseau et de Diderot lui-même.

 

Grâce au succès du premier volume auprès des lecteurs, les tomes II à VII ont vu le jour pendant 6 années successives. Cependant, le conseil du roi Louis XV condamne les idées présentées dans l’ouvrage et interdit la diffusion des deux premiers volumes en 1752. Sept ans plus tard, l’intervention du pape Clément XIII a pour résultat l’interdiction de l’ouvrage.

 

Les livres furent cachés pour une impression secrète dans le futur. Entre-temps, entre 1757 et 1758 deux autres écrits intitulés Le fils naturel et Le père de famille sont publiés.

 

 

Le travail sur L’encyclopédie ne se termina qu’en 1765, l’année où se conjuguèrent les joies et les déceptions dans la vie de Diderot que ce soit dans le domaine littéraire ou personnel.

 

Cette même année, le fameux Grimm lui confie avec madame d’Epinay la direction de la Correspondance littéraire. Il commença ainsi ses critiques littéraires et artistiques par les neuf Salons qu’il rédigea durant une longue période de 22 ans.

 

À la même époque, Catherine II lui acheta sa bibliothèque, en contrepartie Diderot était en charge de négocier des œuvres d’art pour le compte de cette dernière.

 

 

L’année 1773 fut marquée par le départ de Diderot pour Saint-Pétersbourg, il y résida pendant une année. Il tint compagnie à Catherine II, sa bienfaitrice. Ce n’est qu’en 1774 qu’il rentra, fatigué par les charges de ses différentes responsabilités (encyclopédiste, romancier, homme de critique d’art…).

 

Sa santé commença à se dégrader, il s’installa donc à Paris le 1er juin 1784, aidé par Melchior Grimm et Catherine II. L’année précédente, il travaillait encore à la réalisation de trois copies de ses œuvres.

 

 

Le 31 juillet 1784, il rendit l’âme à son domicile. Le lendemain de sa mort, il fut enterré à l’église Saint-Roch, dans la chapelle de la Vierge.

 

Contrairement à ceux de Voltaire et de Rousseau, sa bibliothèque et ses manuscrits ne furent pas très appréciés. Ceci associé à l’absence d’inventaire de ses œuvres contribua à la perte et à la mauvaise considération d’une grande partie de son travail. La dépouille de Diderot a disparu durant la Révolution, lorsque les tombes de Saint-Roch furent détériorées et que tous les corps fussent jetés dans la fosse commune.

Œuvre et pensée de Diderot

Sa particularité repose sur le fait de remettre en question ce qui existe déjà.

 

Il n’est pas le philosophe qui analyse la conception ou l’origine de la création. Il soulève plutôt les idées sur l’évolution, il reste ouvert et communique peu sur ce qu’il ressent. Diderot est plus penseur que philosophe, il projette la lumière sur ce qui est mal compris, ainsi des orientations globales découlent de ses récits. Il donne plus d’intérêt à la méthode qu’aux idées.

 

 

Par rapport à la religion, ayant été dans son enfance destiné à être ecclésiastique, il s’est forgé au fil du temps d’autres idées l’éloignant de ses doctrines religieuses d’origine.

 

Sa foi s’est tournée vers le théisme, le déisme et s’est finalement focalisée vers les pensées matérialistes. Cette évolution qui restait un sujet de controverse avec sa famille s’est distinguée dans ses écrits.

 

 

Le thème de la morale fut traité dans plusieurs de ses œuvres, il y accordait une attention particulière en raison de son éducation reflétant une grande conscience morale imprégnée par ses parents.

 

D’une nature matérialiste, Diderot est un auteur dont certains ouvrages de nature scientifique restent très appréciés. Il insista sur l’analyse des phénomènes naturels pour une considération essentielle de leurs effets.

 

Diderot ne s’est pas affiché sur le plan politique en son temps, peut-être du fait de son emprisonnement ou des obstacles qu’il a pu rencontrer lors de la publication de ses œuvres.

 

 

Diderot fut l’une des personnalités marquantes du XVIIIe siècle, ses critiques d’art le revêtaient de la parure d’un grand homme, sa philosophie ouverte à l’évolution reste parmi celles qui nous apprennent à aimer la vérité.

 

 

 

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Diderot l’'écrivain, le philosophe, l’'Encyclopédiste nous est ici révélé sous un autre jour.

 

Voici un adolescent, fuyant son père avec la complicité de sa soeur, qui plonge avec délices dans le Quartier Latin.

 

Voici un bon vivant, gastronome et séducteur, navigant d’amour en amour. Surveillé par les censeurs sous le règne du Roi Soleil, il se passionne pour toutes les causes, entraîne d'’Alembert, La Condamine dans l’'aventure de l’'Encyclopédie.

 

Avant de quitter la France pour la Russie et de rejoindre à Saint-Pétersbourg la cour de la Grande Catherine,… après avoir ressuscité Lippi, Botticelli, et Leonard de Vinci dans le « Siècle de Florence », Sophie Chauveau se penche avec la même verve sur le siècle des Lumières.

 

Des années bohème aux cercles de l’' Encyclopédie, elle nous raconte la vie passionnée et passionnante d’'un de nos plus grands penseurs.

 

 


18/05/2020
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YANN ARTHUS BERTRAND

 


En 1946, le 13 mars, il naît à Paris dans une famille de médaillistes-joailliers réputés. Il s'intéresse très tôt à la nature et aux animaux.

En 1963, âgé de 17 ans, il devient assistant réalisateur puis acteur de cinéma. Il joue entre autres aux côtés de Michèle Morgan dans Dis-moi qui tuer d'Étienne Périer en 1965 et dans OSS 117 prend des vacances de Pierre Kalfon en 1970.

En 1967, il abandonne le cinéma et dirige une réserve naturelle animalière dans le sud de la France.

En 1976, âgé de 30 ans, il part avec son épouse Anne vivre au Kenya dans le parc national Massaï Mara avec les Masaïs pour étudier le comportement d'une famille de lions qu'il photographie tous les jours pendant trois ans.

Il se découvre alors une passion pour la photographie et la beauté des paysages vus du ciel pris depuis une montgolfière. Il utilise l'appareil photo pour consigner ses observations et prend conscience des possibilités de communiquer par ce moyen : le témoignage par l'image.

En 1981, de retour en France, il publie le livre de photos Lions en 1983 et devient journaliste, reporter, photographe international spécialisé dans les grands reportages d'aventure, de sport, de nature, d'animaux et dans la photographie aérienne pour National Geographic, Paris-Match et Géo. Il couvre dix rallyes Paris-Dakar, réalise chaque année le livre du tournoi de Roland-Garros et photographie le salon de l'agriculture annuel de Paris ou des amoureux de la nature comme Diane Fossey et ses gorille des montagnes au Rwanda.

En 1991, il crée l'agence Altitude, première agence et banque de photographie aérienne dans le monde (300 000 vues issues de plus d'une centaine de pays survolés en plus de 3 000 heures de vol en 2006).

En 1994, avec le parrainage de l'Unesco, il commence un inventaire des plus beaux paysages du monde vus du ciel : La Terre vue du ciel avec le credo : « Témoigner de la beauté du monde et tenter de protéger la Terre. » Son livre du même nom est vendu à plus de 3 millions d'exemplaires en 24 langues. Il entreprend un travail de fond sur l'état de la planète.

En 2005, le 1 juillet, il créé l'association écologiste internationale GoodPlanet et met en place Action Carbone pour compenser les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique engendrées par ses propres activités photographiques aériennes. Cette action finance des projets à base d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique et de reforestation.

En 2006, le 31 mai, il reçoit la Légion d'honneur et est le premier photographe à être nommé membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France à l'occasion de la création d'une nouvelle section comprenant deux sièges et consacrée à la photographie.

Une exposition de ses photos du monde entier en grand format intitulée La Terre vue du Ciel fait le tour du monde, installée notamment sur les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris ainsi qu'à Lyon, Rouen et Montréal.

En 2006, il organise l'opération scolaire pédagogique « Le développement durable, pourquoi ? » avec le Ministère de l'éducation nationale et le Ministère de l'écologie et du développement durable. Une exposition de 22 photographies aériennes au format poster mise à disposition gratuitement de tous les établissements scolaires de France. Il renouvelle cette opération en 2007 sur le thème de la biodiversité.

Yann Arthus-Bertrand dit vouloir continuer son métier passionnant aussi longtemps qu'il pourra et continuer à militer dans les domaines écologistes et humanistes tels que : agriculture, biodiversité, développement durable, eau douce, économie, énergie, entreprises et développement durable, forêts, mers et océans, pauvreté dans le monde, réchauffement climatique.

 

 

18/05/2020
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ELISABETH KUBLER-ROSS

 

 

Personnalité unanimement reconnue comme une des plus influentes du 20ème siècle, le Docteur Elisabeth Kübler-Ross n’a laissé indifférent aucun de ceux qui l’ont lu, écouté ou connu.

 

Auteur du best seller « Les derniers instants de la vie » et de nombreux autres ouvrages traduits dans une trentaine de langues, elle est la figure de proue de la thanatologie moderne et de l’accompagnement des mourants.

 

Psychiatre, professeur de médecine du comportement, maintes fois Docteur Honoris Causa, citoyenne d’honneur d’une centaine de villes à travers le monde, adulée, chérie ou dénigrée, Elisabeth Kübler-Ross, indifférente aux honneurs comme aux critiques, n’a eu de cesse de plaider pour une humanité plus aimante, ouverte sur les autres et confiante en la vie, persuadée que par delà la mort, un destin l’attend.

 

 

http://ekr.france.free.fr/destin.htm

 

 


18/05/2020
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RUDOLF NOUREEV ( 1938- 1993 ) LE DANSEUR DU XX e SIECLE

 

 

Il est venu du bout du monde,
Afin de nous enseigner,
Par son art et sa force féconde,
 Courage  et  volonté d'avancer.

Je l'admirais et pour l'éternité,
De son nom la danse est rebaptisée.

Martine
 
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Comment Rudi, un petit garçon tatare tombé amoureux de la danse, a-t-il réussi à construire un destin hors du commun et devenir Rudolf Noureev, l’une des personnalités les plus douées mais aussi les plus énigmatiques de son temps ?

Pour comprendre cet homme lumineux mais insupportable, d’un talent exceptionnel mais totalement fantasque, un détour s'impose à travers le parcours et la personnalité de celui qui se cachait derrière le masque du Tsar de la danse.

 

 

Rudolf Noureev dans « Hamlet », 1964, DR.

 

L'enfant du train

Il fait un froid glacial en cette fin d'hiver 1938, du côté du lac Baïkal, et le train qui emporte Farida Nureyeva vers son mari n'est guère chauffé. Drôle d'endroit pour accoucher ! C'est pourtant là, dans le Transsibérien, que Rudolf Noureev va se faire remarquer pour la première fois en venant au monde le 17 mars. Plus tard il aimera voir dans cette apparition peu banale le symbole caché du nomadisme incontrôlable qui marquera toute son existence.

 

 

Noureev en famille, DR.En attendant, le voilà enfin installé au chaud avec ses trois sœurs dans la maison de Vladivostok où vit son père Hamet, militaire chargé de l'enseignement de l'histoire du pays et de la bonne parole communiste.

C'est un homme rude au physique trapu et aux yeux bridés, héritage de ses ancêtres, les guerriers musulmans tatars.

 

 

Noureev et sa mère, DR.

 

 

Très vite, après avoir emmené sa famille à Moscou, il doit l'abandonner pour intégrer l'Armée rouge et défendre le pays contre le Reich. Les années difficiles commencent pour Farida qui préfère revenir sur ses terres natales, du côté des monts Oural. La situation n'y est pourtant guère réjouissante : elle peine à nourrir ses enfants qui sont traités de clochards par leurs camarades de classe.

 

 

 

Rudolf, en particulier, est l'objet de moqueries dues non à sa belle réussite en cours mais à son caractère solitaire et renfrogné. Pour oublier son surnom d'Adolf, le jeune garçon s'isole encore plus, ne trouvant de réconfort que dans la musique déversée par le poste de radio de sa mère.

Et puis un jour, c'est le choc : à son école est organisée une démonstration de danses folkloriques. Quelle révélation ! Quel plaisir d'aller dans les hôpitaux faire quelques pas pour soulager les soldats blessés ! Farida a bien compris que son Rudik n'aime rien tant que la musique, et elle va remuer ciel et terre pour emmener toute sa petite famille à l'opéra de sa ville, Oufa.

 

Qu'importe qu'elle n'ait pu payer qu'une seule place ! Dans la cohue, tous parviennent à se glisser à l'intérieur de la salle pour vivre un moment qui marquera à vie le petit passionné : « J'étais possédé. J'étais appelé. En voyant les danseurs, ce soir-là, défier la gravité et s'envoler, j'ai alors eu la certitude absolue que j'étais né pour devenir danseur ». Désormais, rien ne peut l'arrêter.

 
 
Bretelles contre pommes de terre
 

Dans ses mémoires, Noureev se souvient de la faim qui a marqué son enfance :
« Nous partagions une chambre de 9 mètres carrés. Mon souvenir dominant, c'est celui de la faim, une faim constante, dévorante. Je me souviens de ces interminables hivers de 6 mois, à Oufa, sans lumière et presque sans nourriture. Je me souviens aussi de ma mère pataugeant dans la neige pour nous rapporter quelques livres de pommes de terre sur lesquelles nous devions vivre une semaine. [...] Je me rappelle certaines fois où ma mère était partie pour une de ces épuisantes expéditions en quête de quelque chose à manger et où mes sœurs et moi nous glissions dans le lit pour essayer de dormir. Nous avions vendu ou échangé contre de la nourriture tout ce que nous possédions : les vêtements civils de mon père, sa ceinture, ses bretelles, ses chaussures. Nous disions : "Le complet gris de papa est vraiment très tendre", ou bien : "Cette ceinture avait très bon goût, tu ne trouves pas ?"  » (Rudolf Noureev, Autobiographie).

 

 

Rideau du Kirov (Théâtre Imperial Mariinsky), Saint-Pétersbourg, avant 1914.

 

À nous deux, le Kirov !

Pourtant, un obstacle majeur vient vite doucher son enthousiasme. Pas question en effet pour son père, de retour du front, que Rudolf devienne autre chose que médecin ou artilleur. Les coups tombent lorsque le garçon refuse d'aller à la chasse, occupation pourtant bien plus virile et honorable que de faire des pirouettes sur le parquet !

 

 

Noureev adolescent, DR.Ravalant ses pleurs, Rudik apprend à mentir, à dissimuler ses sentiments. Mais il ne peut cacher sa passion à Anna Oudeltsova, musicienne et ancienne danseuse qui va accepter de lui donner des leçons gratuites.

 

Très vite, il devient indispensable à la troupe de l'opéra d'Oufa où on finit par lui proposer un poste de danseur titulaire. Et puis quoi encore ! Il refuse, certain d'être destiné à entrer dans l'école de ballet de Léningrad (Saint-Pétersbourg aujourd'hui) même s'il commence à se faire vieux, du haut de ses 15 ans.

 

Il est sur le bon chemin puisqu'il a rejoint Moscou avec ses camarades d'Oufa et peut enfin admirer les danseurs du Bolchoï, à défaut d'être à leur place. Mais comme la bourse qui doit lui ouvrir les portes du Kirov de Léningrad (aujourd'hui théâtre Mariinski) tarde à venir, il décide de se rendre sur place en août 1955. Après trois jours d'un voyage en train cauchemardesque, le voici qui se précipite enfin à l'école du Kirov.

 

Portes fermées ! Le jeune ambitieux avait oublié que les danseurs aussi partent en vacances... Doté d’une obstination sans faille, il parvient à décrocher une audition mais l'accueil est plus que froid : « Jeune homme, ou bien vous deviendrez un brillant danseur ou bien vous serez un parfait raté ». On veut bien cependant lui donner sa chance, chance qu'il va s'empresser de saisir à pleines mains.

 

 

Première représentation du ballet de Tchaïkovski, « La Belle au bois dormant », au Théâtre Mariinsky le 15 janvier 1890.

 
Le ballet russe, tradition et explosion
 

Chercher l'origine du ballet en Russie revient à aller à la rencontre de l’un des pères du pays : Pierre le Grand. C'est en effet lui qui, souhaitant occidentaliser sa patrie, s'attacha à y développer la danse européenne qu'il considérait comme une marque de civilisation. En 1738 sa femme, Anne, décrète donc la fondation de l'École impériale de ballet dans le Palais d'Hiver et la place sous la direction d'un maître à danser d'origine bien sûr française, Jean-Baptiste Landé. Un de ses successeurs, le Suédois Charles Didelot, arrive en 1801 pour donner une dimension romantique inédite aux spectacles en encourageant les artistes à multiplier les sauts, quitte à les attacher au plafond par des fils...

 

 

Photographie de la ballerine Olga Preobrajenskaya interprétant la Fée du Sugarplum et du danseur Nikolai Legat dans le rôle du Prince Coqueluche, ballet  Casse-Noisette, représentation au Kirov (Théâtre Mariinski) en 1900. Après 1847 le Marseillais Marius Petipa poursuit son œuvre et offre au répertoire nombre de chefs-d'oeuvre dont « les trois grands », La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892) et Le Lac des Cygne (1895), nés de sa collaboration avec Piotr Ilitch Tchaïkovski. Ce compositeur sut se montrer particulièrement conciliant à l’égard de son acolyte de génie, le laissant régler les pas avant la musique et renvoyer les partitions lorsqu'elles ne s'accordaient pas à la chorégraphie. Mais à la fin du règne de Petipa, la révolte gronde : on veut du neuf ! C'est Serge de Diaghilev qui, rassemblant autour de lui les meilleurs artistes du théâtre Mariinski, apporte ce souffle de liberté en fondant en 1907 la compagnie des Ballets russes. Première étape : quitter le pays pour rejoindre la France.

 

 

 

Le Paris de la Belle Époque fait un triomphe à ces audacieux qui, sous la direction du chorégraphe Michel Fokine, vont peu à peu s'éloigner du ballet traditionnel pour créer leur propre style. Isolés de la mère-patrie par la Première Guerre mondiale et la Révolution russe, ils vont tout changer : avec Igor Stravinsky à la partition, Vaslav Nijinski à la danse, Léon Baskt aux décors et aux costumes, c'est le sacre de la modernité !

 

L'Art, sur scène, se fait vivant et coloré. Les plus grands noms du monde intellectuel ne s'y trompent pas et s'empressent de proposer leur collaboration, permettant au ballet « cubiste » Parade (1917) d'être signé par Érik Satie, Jean Cocteau et Pablo Picasso.

 

Mais du côté de Moscou, l'arrivée au pouvoir de Staline freine toute innovation. Le Mariinski est rebaptisé Kirov en hommage à un patriote communiste, et l'on reprend le répertoire de Petipa pour bien affirmer la dextérité des étoiles locales. Le ballet soviétique est en effet devenu une vitrine du régime qui l'envoie dans de grandes tournées à travers les capitales du monde. Héritier d'une riche tradition, Noureev était appelé à se fondre dans le moule et à suivre sagement ses camarades sur les planches de Paris ou Londres. Mais avec ce tempérament de feu, rien ne pouvait se passer comme prévu.

Le vilain petit canard

 

« N'oublie pas que tu es ici par bonté et grâce à la charité de l'école ». Cette remarque de « Tête au Carré », de son vrai nom Chelkov, directeur de l'école, ne sera en effet pas oubliée par Noureev. Très vite, il se fait remarquer non seulement par ses cheveux trop longs et trop bruns mais surtout par son esprit rebelle qui le pousse à sortir du rang, sur et hors scène. N'a-t-il pas, une nuit, fait évacuer son dortoir pour pouvoir écouter seul de la musique ?

« Le gredin attardé » finit par être expédié devant Alexandre Pouchkine, ce professeur qui peut se targuer d'avoir été pendant 28 ans premier danseur au Kirov. Cet excellent pédagogue, d'une grande douceur, encourage le jeune homme à développer son talent en restant lui-même, c’est-à-dire exigeant, méfiant et sauvage.

 

Grâce à cette alliance des contraires, il devient vite le meilleur élève de l'école et se voit logiquement choisi pour la représenter au concours international de Moscou. Un choix perspicace puisqu'il reçoit le premier prix, à l'unanimité.

 

 

À vingt ans, il peut observer avec amusement le Bolchoï et le Kirov se battre pour l'intégrer comme soliste. Ce sera le Kirov, qu’il juge plus moderne et plus apte à comprendre ses propres innovations. C'est une erreur : on lui reproche de danser non plus sur quart mais sur demi-pointe très haute, on s'agace de son refus de porter des perruques, on le moque d'avoir adopté des collants non plus bouffants mais proches du corps. Quelle impudeur !

 

 

Rudolf Noureev et Irina Kolpakova dans « Giselle », 1959.Mais le public suit et nombreuses sont les admiratrices qui inventent des subterfuges pour lui lancer des fleurs sur scène. Il fascine le pays, enchante la nomenklatura et s'habitue à être applaudi par Khrouchtchev et son entourage.

 

Ne voit-il pas que le milieu de la danse commence à bouillir de rage ? N’entend-il pas les avertissements : « Noureev, ta présence nous pourrit l'atmosphère... Tu es une tache noire sur le corps pur de ce ballet » ? Plus inquiétant, le Service de renseignement soviétique a repéré ses « dérives occidentalistes » et s'attache à l'envoyer en tournée à l'autre bout du pays dès que des « ennemis » de l'Ouest viennent présenter leurs spectacles.

 

Non dénué de ressources, le jeune homme parvient pourtant à prendre des cours d'anglais et même à rencontrer la troupe américaine de My Fair Lady. « Politiquement faillible », il est tenu à l'œil, et il le sait...

 
 
Situation : transfuge...
 

S'il fut le plus connu, Noureev ne fut pas le seul à fuir le régime soviétique de façon quelque peu rocambolesque. Militaires et espions, champions d'échecs et patineurs artistiques… La liste des transfuges comporte quelques noms plus ou moins connus mais aucun n’est plus célèbre que celui de Staline.

 

C’est en effet sa propre fille, Allilouieva, qui poussa en 1967 la porte de l'ambassade des États-Unis en Inde pour demander asile, laissant derrière elle ses enfants.

 

Dans le monde de la danse, citons l'exemple de George Balanchine qui put développer les Ballets russes en France après avoir fait défection à son pays lors d'une tournée en Allemagne, en 1924.

 

Cinquante ans plus tard c'est le danseur étoile du théâtre Mariinsky, Mikhaïl Baryschnikov, qui disparaît de la troupe du Bolchoï en représentation à Toronto avant d'annoncer qu'il ne rentrera pas en URSS.

 

 

Mais c'est surtout Noureev qui restera comme l'exemple même du transfuge, tant l'épisode du Bourget a marqué les esprits. Il fut d’ailleurs le modèle de Claude Lelouch pour la fameuse scène où le danseur Jorge Donn saute par-dessus les barrières de l’aéroport pour rejoindre la liberté, dans Les Uns et les autres (1981).

 

 

Rudolf Noureev en 1960, Michael Ochs, Archives, DR.

 

« Il y a un danseur russe en bas qui veut rester en France... »

C'est en 1961 que le destin de Rudolf Noureev va se jouer. Quelques mois auparavant pourtant, on avait décidé qu'il devait payer son insubordination chronique d'une interdiction totale de se rendre à l'étranger. Fini, le rêve des tournées internationales ! Volatilisés, les triomphes à Paris, Londres puis New York ! Il ne fera pas partie de ceux qui ont pour mission officieuse d'effacer l'épisode récent de la baie des Cochons et de redorer l'image de l’URSS à coups d'envols de tutus.

 

Mais tout à coup on se rend compte que le danseur étoile numéro un de la troupe est beaucoup trop vieux pour éblouir le public de l’Ouest, fin connaisseur. Ouste ! Et place au fougeux Noureev ! Tout étonné, Rudolf se retrouve donc embarqué pour la France au milieu d'une troupe de 120 danseurs accompagnés d'une belle équipe de surveillance du KGB.

 

Ces cerbères ne parviennent cependant pas à l’empêcher de visiter Paris en compagnie de quelques homologues français qu'il a réussi à séduire, tout comme il va séduire dès sa première représentation l'ensemble des critiques qui vont le célébrer à coups de métaphores plus ou moins originales : « Le Kirov a trouvé son cosmonaute ! », « C’est le nouveau Nijinski ! », « Venez voir le Tsar en chaussons ! »

 

 

Rudolf Noureev à Paris l'année de sa demande d'asile, en 1961.Mais les dîners au champagne et les fêtes chez Régine commencent à irriter sérieusement le KGB qui piaffe en attendant la fin du séjour parisien. Enfin, le 16 juin 1961, la troupe se présente à l'aéroport, direction Londres. Tout le monde est nerveux, à commencer par Rudolf qui craint qu'on lui réserve un vol sans escale vers la mère-patrie. Effectivement, le directeur du groupe vient lui annoncer qu'il voyagera à part, dans quelques jours, mais qu’il doit faire d’abord une représentation au Kremlin.

 

 

Le piège est tellement grossier que Noureev se précipite pour demander à ses amis français de prévenir au plus vite Clara Saint, une jeune femme avec qui il s'est lié d'amitié et qui connaît André Malraux.

 

Arrivée rapidement sur place, elle lui conseille d'aller se refugier auprès de deux policiers français qui, selon la convention de Genève, doivent assistance à toute personne demandant expressément asile.

 

« I want to stay here ! I want to stay here ! » (« Je veux rester ici ! ») s'écrit alors Noureev en se jetant dans les bras des policiers après avoir effectué « le saut le plus long et le plus époustouflant de toute [s]a carrière ». À lui la liberté !

 

 

Rudolf Noureev photographié par Richard Avedon pour « Le New-Yorker », 1962.

 
L'envol
 

Dans son Autobiographie, Noureev revient sur l'épisode de l'aéroport du Bourget :


« Dans la vie, il faut parfois savoir prendre une décision en un éclair, sans avoir eu le temps d’y penser, sans avoir eu le temps de peser le pour et le contre. J’ai souvent connu cela en dansant, lorsque sur scène quelque chose se passe mal. C’est aussi ce qui m’est arrivé par un chaud matin de juin 1961, dans la banlieue de Paris, à l’aéroport du Bourget, alors que l’ombre du gros Tupolev qui devait me ramener à Moscou s’étendait sur moi.


Cette aile immense me menaçait, telle la main du magicien diabolique du Lac des cygnes. Devais-je me soumettre et essayer d'en tirer le meilleur parti possible ? Ou, comme l'héroïne du ballet, devais-je défier l'ordre pour accomplir une dangereuse – voire fatale – tentative d'évasion ?


J'avais senti la menace monter durant tout mon séjour à Paris comme un oiseau pris dans un filet aux mailles de plus en plus fines.


Or un oiseau doit pouvoir voler, comme un jeune artiste doit pouvoir parcourir le monde : pour comparer, assimiler et enrichir son art par de nouvelles expériences. Cela contribue autant à son développement qu'à celui de son pays. Un oiseau doit pouvoir voyager, découvrir le jardin du voisin et ce qui s'étend au-delà des collines, puis revenir chez lui pour enrichir la vie des siens par le récit de celle des autres et par une vision élargie de son art. C'est ce que j'osais faire, et c'est pour cette raison que j'allais être expédié à Moscou [...] »
(Rudolf Noureev, Autobiographie).

 

Dame Margot et son « petit Gengis Khan »

Une nouvelle vie s'ouvre pour Noureev : condamné à 6 ans de prison par contumace dans son pays, désormais riche de ses seuls vêtements et son talent, il doit tourner la page. Heureusement, les propositions de contrat ne se font pas attendre ! On s'arrache en effet le « beau Rudik » qui fait la Une des journaux du monde entier.

 

 

Qu'importe si lui-même se refuse à toute revendication politique comme le reconnaît une fiche des Renseignements français : « Il semble que Noureev soit tout entier à son art », il est réduit par les médias de l'époque à un « saut vers la liberté », à un pied-de-nez contre le régime soviétique. Finalement, malgré les filatures plus ou moins discrètes, malgré les tentatives avortées pour le blesser et mettre fin à sa carrière, il parvient à retrouver un peu de tranquillité au sein du Ballet du marquis de Cuevas.

 

 Désormais libre de ses choix, il se lance dans des paris osés, comme en 1965 ce ballet de Roland Petit, Le Jeune homme et la mort, où il partage la vedette avec Zizi Jeanmaire devant les caméras de télévision. Dans le même temps, pour la première fois, il connaît la passion amoureuse en croisant le chemin du danseur danois Erik Bruhn qu'il a toujours considéré comme son modèle. Mais c'est une Anglaise, Margot Fonteyn, qui devient à 42 ans sur scène le double de Noureev, à peine âgé de 23 ans.

 

 

Reine incontestée de la danse mais proche de la retraite, c'est elle qui choisit de contacter ce Tatare dont tout le monde parle. On assiste alors entre eux à un véritable coup de foudre, mais un coup de foudre artistique : malgré leurs origines totalement opposées, les deux stars parviennent à trouver dans leur art un accord parfait, comme l'a expliqué Noureev : «  Nous ne formions qu'un seul corps, une seule âme […]. Ce n'est pas elle, ce n'est pas moi, c'est le but que nous poursuivons ensemble » qui serait à l'origine de cette complicité exceptionnelle.

 

 

La princesse Grâce invite Margot Fonteyn et Rudolf Noureev à Monaco en 1968.Giselle (1962), Marguerite et Armand (1963), Le Lac des cygnes (1964) et ses 89 rappels... Pendant 17 ans, le couple va éblouir le monde de la danse et marquer de sa grâce les scènes les plus prestigieuses. Pour Margot, c'est l'occasion de relancer en beauté sa carrière tandis que Rudolf profite du carnet d'adresses très jet-set de sa partenaire. Le voici à la Maison-Blanche en train de prendre le thé avec Jackie avant d'être invité par Grâce de Monaco sur la Côte-d'Azur. Noureev a atteint son but : il est désormais une des plus grandes stars de l'époque.

 

 

Quand l'orage Noureev éclate...
 

En 1963, Noureev enchaîne les répétitions de Marguerite et Armand aux côtés de Margot Fonteyn. A cause d'une jaquette jugée trop longue, l'ambiance n'est guère à la sérénité, comme le raconte à son ami Cecil Beaton le directeur de la communication du Royal Ballet de Londres :

 


« Depuis le Front Noureev.
Temps : orageux.


Dear Cecil,
Quelle journée de tempête, de rage, de drames hystériques ! […] Le ballet a commencé à 10h30 et dès sa première entrée, on savait que cela allait être joyeux... Il n'a pas tenté de danser quoi que ce soit, traita Margot abominablement, la rabroua, arracha sa chemise (la vôtre) et la jeta dans la fosse d'orchestre […], il donna une telle démonstration de mauvaises manières que l'on tremblait de peur, et nous avons disparu de sa vue dans la terreur et l'horreur à l'état pur... […] Ninette de Valois prit la parole, lui jura que personne, à Covent Garden, n'avait vendu cette histoire de costumes à la presse. […] Il esquissa un pâle sourire, on l'aida à remettre sa chemise et soudain, la tempête s'arrêta... On prit les photos. Margot était de marbre, comme si rien ne s'était passé. Il dansa soudain comme dans un rêve... le soleil était revenu ! »
(cité par Ariane Dollfus dans Noureev, l’insoumis).

 

 

 

Rudolf Noureev photographié par Richard Avedon pour « Vogue », 1961.

« Rudi, we love you ! »

 

Mais qu'avait-il de plus ? Certes, sa défection à l'aéroport de Paris a fait beaucoup pour nourrir une légende de rebelle tournant le dos aux conventions avec un plaisir non dissimulé. Dans ces années 60 qui refusent de plus en plus le conformisme, les jeunes, pourtant peu habitués à s'intéresser à un art jugé vieillot, se reconnaissent dans cette bête de scène qui est la preuve vivante que l'on peut décider de sa vie.

 

 

On aime ses sauts d'humeur, ses caprices de diva, ses jurons plus ou moins exotiques. On pardonne à ce « Rimbaud des steppes » de frapper ses petites partenaires de ballet et de lancer son verre contre les murs en criant « Noureev ne se sert pas, on le sert ! ». Mais cette insolence faite d'un narcissisme démesuré n'explique pas tout : malgré ce caractère abominable qui lui vaut plusieurs fois de finir au poste, Noureev possède aussi un charisme qui plait aux foules, une sauvagerie dans le corps qui inquiète, une androgynie qui fascine.



 

À la fois puissant et fluide, il revendique qu'un « homme peut être tout aussi expressif, et aussi raffiné, sans paraître ridicule », qu'une femme. Il bouleverse totalement l'image que l'on se faisait jusqu'alors d'un danseur, simple faire-valoir jugé sur sa capacité à soulever avec grâce sa partenaire d’entrechats. Surtout, Noureev le barbare a su mieux que quiconque imposer une danse si imprégnée de sensualité que ses représentations ont été comparées à des « orgies ».

 

 

« Portrait de Rudolf Noureev », Andy Warhol 1975.Sauvage, véritable « rock star » de la danse classique, il crée rapidement autour de son nom une véritable Rudimania qui lui vaut d'être suivi par des hordes de fans. Certains de ses « noureevniks », dit-on, auraient consacré tout leur temps libre pendant 30 ans à partager le moindre de ses déplacements !

 

Dandy, il a également compris l'importance de l'image et joué avec son apparence, passant de la chemise Nehru à l'ensemble en cuir, sans oublier ces bérets qu'il ne quittera plus à la fin de sa vie.

 

 

Il aime surtout mettre à son service cette presse « people » qui l'adore et lui demande de multiplier les séances photos et les enregistrements télévisés. Pour la première fois, les chaînes acceptent de retransmettre en direct des ballets, à condition que « le danseur plus-que-parfait » soit sur scène. Mais la télévision, c'est aussi pour lui une façon de redorer sa réputation et de montrer son humour, comme dans cette séquence mémorable du Muppets show où l'étoile réinvente Le Lac des cygnes au bras de Piggy la Cochonne (1977) ...

 

 

Pour celui qui reconnaissait volontiers être une « canaille », ce succès est une reconnaissance dont il se délecte pour bâtir jour après jour sa légende, l'œuvre de sa vie.

 

 

Un intrus
 

« Où que j'aille, je suis un intrus. Je suis un intrus en Occident, un intrus dans chaque troupe. Et j'ai cette sensation-là à chaque fois que je m'introduis quelque part. Ce n'est pas agréable. Et pourtant je refuse d'être mis de côté. Je sais ce que je dois faire, je sais ce que je peux donner. J'ai une mission, et je dois la remplir » (Rudolf Noureev, interview au New York Times, 1974).

 

 

 

Noureev dans son appartement du quai Voltaire à Paris, Lord Snodon, s.d.

 

L’insatisfait

Devenu star, Noureev sait s'entourer d'avis avisés pour gérer sa carrière et sa fortune, que l'on estimera à 80 millions de dollars et qui fera de lui le danseur le plus riche du monde. Est-ce par peur du manque qu'il aime par-dessus tout accumuler, que ce soit les maisons ou les meubles anciens ? Son appartement, quai Voltaire à Paris, se transforme en caverne d'Ali Baba, miroir du luxe où il apprécie de s'enfermer entre deux tournées.

 

 

Rudolf Noureev danse en costume sur le toit de l'Opéra de Paris, lors des répétitions de Manfred, Gilles Virgili, 19 octobre 1979.Cet homme pressé ne ralentit en effet pas le rythme des représentations, acceptant les invitations de nombreuses troupes au point de jouer un répertoire d'une centaine de rôles... Lorsque l'âge commence à se faire sentir, dans les années 70, il glisse doucement des rôles très physiques à ceux, moins exigeants, de la danse contemporaine. En 1977 il choisit même de tâter du cinéma en acceptant le rôle-titre de Valentino, expérience qu'il renouvèlera en 1983 pour le thriller Exposed, sans plus de succès.

 

 

Mais les rumeurs de déclin commencent à se faire entendre : trop vieux, il est temps qu'il raccroche les chaussons ! D'ailleurs, Covent Garden n'a-t-il pas rejeté sa candidature pour diriger le Royal Ballet ? Qu'importe ! Il part pour New York mais Jack Lang le convainc de revenir à Paris en 1983 pour prendre la direction du Ballet de l'Opéra de Paris.

 

 

Il était la danse...
 
 

L'hommage rendu à Noureev par son ami Mikhaïl Barychnikov est peut-être celui qui traduit le mieux la personne et l'artiste : « Il est l'un des hommes les plus attachants que je n'ai jamais rencontrés. Son appétit pour la vie et pour son travail était insatiable. Son corps et son âme étaient de parfaits véhicules d'une beauté impalpable. Il avait le charisme et la simplicité d'un homme de la terre, et l'arrogance intouchable des dieux. Entouré de millions d'êtres, il vivait la vie solitaire d'une personne complètement dévouée à son milieu, qui était la danse et uniquement la danse » (cité par Bertrand Meyer-Stabley dans Noureev).

 

 

Noureev s’entraînant à Paris, années 1980.

Un « pop star dancer » chez les petits rats

 

Les critiques fusent mais Noureev n'en a cure et s'attache à mettre un grand coup de balai dans l'institution tricentenaire, avec sa douceur habituelle : « Vous pas parler, vous faire » ! Du côté des danseurs, les contestations montent, les retards de répétition se font plus fréquents et les conflits se multiplient.

 

 

Mais le Tatare a d'autres soucis en tête : depuis 1984, il se sait atteint de ce sida qui commence à faire des ravages dans les milieux artistiques et homosexuels. S'il n’a jamais évoqué ses préférences amoureuses, Noureev ne s'en est jamais caché et a vécu sa sexualité toute libertine avec toujours la même soif de liberté, avant d'être rattrapé par la maladie. Il va alors lancer toutes ses forces dans ce combat, refusant d'arrêter de danser et de faire des projets.

 

 

Salut de Noureev à l'issue de « La Bayadère » à l'Opéra de Paris, 8 octobre 1992.Le voici en 1989, quelques mois après avoir revu sa mère à Oufa, qui foule de nouveau les planches du Kirov de Saint-Pétersbourg. Quelle revanche ! Mais le retour en France est plus difficile puisqu'il doit quitter son poste à l'Opéra pour cause d'absences répétitives et de caractère tyrannique.

 

Il choisit alors de vivre pleinement sa passion pour la musique en devenant chef d'orchestre, mais la maladie est la plus forte et c'est dans un fauteuil que, le 8 octobre 1992, il reçoit sur la scène de l'Opéra Garnier la cravate de Commandeur des Arts et Métiers.

 

 

Il meurt 3 mois plus tard, le 6 janvier, 1993, jour de la Noël russe. Sa dernière folie sera l’hommage que viendra lui rendre le monde des Arts et de la Danse en bas des marches du grand escalier de l’Opéra, où a été déposé son cercueil bercé par le son de la 13e fugue de Bach, une fugue inachevée.

 

 

Cérémonie d’adieu à l’opéra de Paris, 12 janvier 1993.

 
Traverser le monde en courant
 
 

Voici un extrait du Second Faust de Johann Wolfgang von Goethe qui fut lu lors de la cérémonie d'hommage à Noureev à l'Opéra de Paris, le 12 janvier 1993 :

 


« Je n'ai fait que traverser le monde en courant ;
J'ai saisi aux cheveux chaque désir
Laissant aller ce qui ne me plaisait pas,
Laissant passer ce qui m'échappait.

 

 

Je n'ai fait que convoiter,
Accomplir mes desseins
Et convoiter encore ; ainsi, plein de vigueur,
J'ai passé ma vie dans l'impétuosité, d'abord grand et puissant ;
Mais aujourd'hui je vais avec sagesse et réflexion. [...]
Celui-là seul mérite la liberté et la vie
Qui doit chaque jour les conquérir.

 

Ainsi environnés de dangers,
L'enfant, l'homme, le vieillard passeront ici vaillamment leurs années.
Je voudrais voir une foule animée d'une telle activité,
Je voudrais être sur une terre libre avec un peuple libre ;
Je pourrais alors dire au Moment :
Demeure donc, tu es si beau !


La trace de mes jours terrestres ne peut être anéantie dans les Eons…
Dans le pressentiment d'une si grande félicité
Je jouis maintenant du plus sublime moment »
(Johann Wolfgang von Goethe, Le Second Faust, 1832).

 

Noureev au musée

 

Homme de culture et grand collectionneur, Noureev est à l'honneur dans un musée méconnu, le Centre national du costume de scène, à Moulins. 

Costume de Rudolf Noureev dans  « Roméo et Juliette », 1977, Moulins, Centre national du costume de scène.

 

Voulu par le danseur qui demandait dans son testament la création d'« une galerie d'exposition commémorant [son] style de vie et [sa] carrière », ce lieu de mémoire a pu compter sur l'aide de la puissante Fondation Rudolf Noureev qui gère son héritage, et ainsi sauver de l'éparpillement près de 700 objets. 

 

 

On peut y revivre son parcours à travers des documents personnels mais aussi retrouver l'atmosphère de son appartement du quai Voltaire où s'entassaient œuvres d'art et kilims. Le musée renferme également près de 200 000 costumes, accessoires et décors utilisés à la Comédie-Française ou à l'Opéra de Paris. Une visite pleine de couleurs et de dentelles !

Bibliographie

Ariane Dollfus, Noureev l'insoumis, éd. Flammarion, 2007,


Bertrand Meyer-Stabley, Noureev, éd. Payot, 2003,


Rudolf Noureev, Autobiographie, éd. Arthaud, 2016 (1962) ,


Claire Dodd, Le Monde du ballet, éd. Bordas, 1994.

 

 

 

Sources : Hérodote - You Tube

 

 


18/05/2020
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GERTRUDE BELL - UNE PIONNIERE

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J'ai regardé récemment un document sur Arte retraçant la vie et les combats de cette femme extraordinaire et j'ai envie de vous faire partager ce parcours, hors du commun. 

Par ailleurs, je viens de commander cet ouvrage qui sera probablement pour moi un page-turner

 

 

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Fille d’un grand industriel du Yorkshire, Gertrude Bell était promise à un mariage aristocratique. Or la jeune femme aime le danger et le trouve dans les déserts chaotiques qui s'étendent de Damas à Bagdad. Entre 1900 et 1914, elle y mène six expéditions archéologiques, devient exploratrice, diplomate, agent de renseignement – sans jamais oublier de glisser dans ses bagages robes du soir et cartes de visite. Jusqu'à sa mort tragique en 1926.
Flamboyante et spirituelle, amoureuse et excentrique, Gertrude Bell est successivement surnommée la Reine du désert, la  Khatun, la Dame ou encore la  «  reine sans couronne d'Irak  ». On aurait pu ajouter «  Bell de Bagdad  », comme on dit Lawrence d'Arabie, car tous deux ont poursuivi un même rêve, le visage brûlé par les vents de sable et les yeux perdus dans l'horizon trouble d'un lointain qu'ils étaient seuls à voir.
La biographie éminemment passionnante de l’une des plus grandes aventurières du XXe  siècle. 

 

Gertrude Bell

 

 

Gertrude Margaret Lowthian Bell, née le dans le Washington New Hall (comté de Durham en Angleterre) et morte le à Bagdad, était une femme de lettres, analyste politique, archéologue, alpiniste, espionne et fonctionnaire britannique. Elle est décorée de l'ordre de l'Empire britannique.

 

 

Il est généralement reconnu que Gertrude Bell et Lawrence d'Arabie ont été les principaux soutiens de l'installation de dynasties Hachémites en Jordanie et en Irak. Elle soutient la révolte arabe durant la Première Guerre mondiale. À la fin de la guerre, elle dessine les frontières de la Mésopotamie et y inclut les trois wilayets qui sont devenues l'Irak moderne.

 

 

Jeunesse

 

Gertrude Bell naît dans une famille très influente. Elle est la petite-fille du grand industriel Isaac Lowthian Bell. Elle commence ses études au Queens' College (Londres) puis, l'année de ses seize ans, elle entre au collège Lady Margaret Hall (Oxford), où elle obtient un diplôme d’histoire en seulement deux ans.

 

Voyages en Orient

 

À partir de 1892 et à l'issue d'un premier voyage en Perse, décrit dans son livre Persian pictures, Gertrude Bell multiplie les voyages en Orient, Palestine, Syrie et Arabie (qu'elle traverse six fois) et en tire un second livre, Syria, the desert and the sown.

 

 

À partir de 1907, elle participe à des campagnes de recherches archéologiques sur plusieurs sites le long de l'Euphrate.

 

Elle découvre des ruines, élabore un plan et décrit les alentours fortifiés. « Mumbayah où mes tentes furent dressées – et dont le nom arabe signifie littéralement lieu à une altitude élevée, était probablement le « Bersiba » de la liste des noms établie par Ptolémée.

Ce lieu se compose d’un double rempart, situé sur la rive du fleuve ».

 

Gertrude Bell a mal cerné la localisation de Bersiba, mais a identifié, par la toponymie du lieu, la signification du terme de ce promontoire en ruine, participant à la découverte de cette ville orientale. Dans un rectangle de grande dimension (400 × 500 m) se trouvent les ruines d’une ville très fortifiée, à laquelle, des documents et études élaborés en 1964, font référence, à l’occasion de l’inspection de cette zone réservoir.

 

En 1968 la société allemande Deutsche Orient a demandé le permis d’excavation pour le monticule de ruines

 

Alpinisme

 

En été, elle multiplie les premières dans les Alpes. En 1899 elle réalise la traversée de la Meije (étant probablement la première britannique), et en 1900 celle des Drus ; en 1901, avec ses guides Ulrich et Heinrich Fuhrer, elle réussit la première ascension de sept sommets dans les Engelhöner, un petit massif dans les Alpes bernoises. Un de ces pics, Gertrudspitze (2 632 m), a été nommé en son honneur.

 

En 1902, lors d'une tentative pour la première ascension de la face nord-est du Finsteraarhorn, elle resta bloquée trois jours dans la tempête avec ses guides, aventure qui fut décrite par John Percy Farrar comme l'une des plus grandes expéditions dans les Alpes

 

Première Guerre mondiale et carrière politique

 

 

À la déclaration de guerre, Gertrude Bell demande à être envoyée au Moyen-Orient, ce qui lui est refusé. Elle se porte volontaire de la Croix Rouge en France.

 

 

Mission au Moyen-Orient

 

Cependant, elle est envoyée en novembre 1915 au Bureau arabe du Caire, dirigé alors par le général Gilbert Clayton. Elle y retrouve Lawrence.

 

Tout d’abord, elle ne reçoit pas d’affectation officielle, mais elle met au clair les connaissances de Lawrence sur les emplacements et l’état d’esprit des tribus arabes qui pouvaient s’allier aux Britanniques contre l’Empire ottoman. Ces informations servaient à Lawrence dans ses négociations avec les Arabes.

 

 

Le , elle est envoyée à Bassorah, que l’armée britannique a pris en novembre 1914, pour y conseiller l’officier chargé des affaires politiques, Percy Cox, sur une région qu'elle connait mieux que tout Occidental.

 

Création de l’Irak

 

Elle dessine des cartes qui aident l’armée britannique à atteindre Bagdad en sécurité. Elle devient la seule femme officier chargé d’affaires politiques de l’armée britannique, et reçoit le titre d’Officier de liaison, correspondant avec le Caire. Elle contrôle plus particulièrement Harry St. John Philby, et lui enseigne les subtilités des manipulations politiques secrètes.

 

 

Quand les troupes britanniques prennent Bagdad (10 mars 1917), elle est envoyée par Percy Cox à Bagdad avec le titre de « secrétaire orientale ».

 

À la chute de l’Empire ottoman, en , Gertrude Bell est chargée d’un rapport sur la Mésopotamie et les options pour la domination du futur Irak. Elle passe dix mois à le rédiger, et il est considéré comme un chef-d’œuvre de rapport officiel. Cependant, ses conclusions sont jugées trop largement en faveur des Arabes et son supérieur, A. T. Wilson, la désapprouve.

 

 

Le , Percy Cox retourne à Bagdad et lui demande de conserver son poste de secrétaire orientale, faisant office de lien avec le futur gouvernement arabe.

 

 

Elle fait partie, avec Percy Cox et Lawrence, du petit groupe d'orientalistes réuni par Winston Churchill pour participer à la Conférence du Caire de 1921 (en), destinée à tracer les frontières du mandat britannique et des nouveaux pays comme l'Irak.

 

Pendant la conférence, elle ne ménage pas ses efforts pour que la Transjordanie et l'Irak soient dirigés par Abdallah Ier de Jordanie et Fayçal Ier d'Irak, deux fils de Hussein ben Ali, chérif de La Mecque, roi du Hedjaz, qui fut l'un des promoteurs de la révolte arabe de 1916 contre l'Empire ottoman.

 

 

L’influence de Gertrude Bell conduit à la création d’un pays à majorité chiite au sud, et à minorités sunnite et kurde au centre et au nord.

 

Les Britanniques refusent aux Kurdes un État séparé, afin de mieux garder le contrôle des champs de pétrole qui se trouvent sur leurs territoires.

Les Britanniques choisissent les sunnites pour gouverner le pays, car ils considèrent que les chiites sont des fanatiques religieux. Dans son rapport, Gertrude Bell écrit :

« Je ne doute pas un instant que le pouvoir doive revenir aux sunnites, malgré leur infériorité numérique […] car sinon, vous aurez un État théocratique, qui pourra être très dangereux. »

 

 

Les rivalités entre différentes communautés religieuses continuent de provoquer, encore aujourd’hui, des heurts en Irak.

 

 

Elle persuade encore Winston Churchill de désigner comme premier roi irakien Fayçal, ancien roi de Syrie qui venait d’être déposé. Quand ce dernier arrive en Irak en , elle le met au courant des affaires locales, notamment les problèmes relatifs à la géographie des tribus, et l’économie locale. Elle supervise également les nominations aux différents postes du gouvernement.

 

 

Fayçal est couronné roi d’Irak le . Elle devient confidente du roi qu'elle aide au début de son règne à établir son autorité auprès des chefs tribaux. De par son influence sur le nouveau roi, Gertrude Bell est surnommée la reine sans couronne d’Irak.

 

Le musée archéologique de Bagdad

Lorsque la situation est stabilisée, Gertrude Bell commence à rassembler ce qui constitue les collections du musée archéologique de Bagdad, tout d’abord abrité dans les salles du palais royal.

 

 

Elle dirige les fouilles et examine les trouvailles. Malgré l’opposition européenne, elle insiste pour que les trésors mis au jour restent dans leur pays d'origine, s’assurant ainsi que son musée se constituerait une collection d’antiquités locales.

 

Celui-ci ouvre officiellement ses portes en . Il deviendra plus tard le musée national d'Irak. Après son décès, son testament permet la création de l'École britannique d'archéologie d’Irak.

 

Ligue des anti-suffragettes

 

Gertrude Bell est secrétaire honoraire de la Ligue britannique des femmes contre le suffrage féminin. Elle avance comme arguments que tant que les femmes croiront que leur domaine est la cuisine et la chambre à coucher, elles ne pourront pas prendre part au débat politique ainsi qu'aux décisions concernant la manière dont la nation doit être gouvernée.

 

Mort

 

Gertrude Bell retourne brièvement en Grande-Bretagne en 1925. Elle se retrouve face à des problèmes familiaux et tombe malade. La fortune de sa famille a décliné. Elle retourne en Irak, mais souffre d’une pleurésie. Quand elle s’en relève, elle apprend la mort de son frère de la typhoïde.

 

Le , on la découvre morte chez elle à Bagdad, apparemment d’une surdose de somnifères. On ne sait s'il s'agissait d'un accident ou d'un suicide. Elle a droit à des funérailles grandioses, en présence du roi d'Irak et suivies par un grand nombre de personnes. Elle repose au cimetière britannique de Bagdad.

Elle ne s’est jamais mariée et n’a pas eu d’enfants.

 

Son travail a été cité en exemple au Parlement britannique et elle a été récompensée de l'ordre de l'Empire britannique.

 

Au cinéma

 

Le cinéaste allemand Werner Herzog réalise le film biographique Queen of the Desert, basé sur sa vie, sorti en 2015. Nicole Kidman y tient le rôle de Gertrude Bell.

 

 Source : Wikipédia

 


10/08/2019
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