DEVOIR DE MEMOIRE
Il est des jours si noirs qu'ils font peur à l'histoire,
Ils ne sont plus que larmes, regrets et désespoir,
Ce jour là a tué le rêve d'une nation,
Véhiculant l'espoir pour mille horizons.
C'était l'été indien, de calme et de chaleur,
Et le monde baignait dans une douce torpeur,
Une femme brandissait au vent la liberté,
Ou moult étendards vivaient en amitié.
Mais dans l'ombre tapie guettait la jalousie,
Qui rêvait de grandeur, de pouvoir et d'horreur,
Comment imaginer que des hommes « dits de Dieu »
Vont faire pleurer le ciel d'énormes larmes de feux.
Elles dominaient une ile, filtrant avec le ciel,
Et de par leurs allures on les disait jumelles,
Surveillant la planète, prenant le pouls du monde,
Pourquoi deviendront-elles le tombeau de l'immonde.
Sentinelles d'une ville toujours en mouvements,
Elles scintillaient la vie là- haut au firmament,
L'univers tout entier se propulsait aux cieux,
Pour se vêtir aussi d'un peu de merveilleux
Mais combien étaient-ils partant chaque matin,
S'envolant dans les airs pour y gagner leur pain.
Sociétés, Compagnies, ce complexe prospère,
Etait ne leur déplaise les plus hautaines sphères
D'aucuns seront partis de bonne heure ce matin,
Leurs bambins qui dormaient ne tiendront plus leurs mains,
Ils seront trois fois mille à vivre cet enfer,
Qu'on pensait réservé aux damnes de la terre.
Que ceux qui présidèrent à cette ignominie,
De leur titre d'humain soit à jamais bannis.
Ils partirent à l'assaut, eux les soldats du feu,
Et pourtant ils savaient qu'ils n'étaient pas « glorieux »
Quelle somme de courage et que d'abnégation,
Pour monter vers la mort sans se poser questions.
Pour ceux qui reviendront grâce à leurs sacrifices,
Ceux la n'auront plus d'âge et deviendront leurs fils.
Jusqu'à mon dernier jour, ils voleront sans fin,
Ces débris et ces corps tapissant le chemin.
Et moi je m'interdis de tenter d'oublier,
Le malheur de ces gens qui furent nos alliés.
Nous n'avons pas le droit de « vivre » sans savoir
Elucider leur mort c'est respecter l'histoire.
Ils regardent effarés ces deux géants d'acier,
Devenir noirs ébène et cracher la fumée,
Et puis dans un fracas, c'est l'abomination,
D'une horreur absolue, d'un désastre sans nom.
Spirale de poussière, de débris meurtriers,
Le ventre du Cyclone viendra tout avaler,
Ils fuient de tous côtés, hurlants et apeurés,
La ville n'est que chaos, larmes et lamentations,
Et puis c'est le silence célébrant l'oraison.
C'est la face du monde qui ce jour a changé,
Politique et finance, armée étaient visées,
Qu'espéraient-ils au juste en semant la terreur,
Faire mettre genoux à terre à ces pères fondateurs ?
Ceux-ci n'auront de cesse, dès honoré leurs morts,
De reprendre leur quête de puissance et d'honneur.
Mais voyez, regardez, une autre fois encore,
Aujourd'hui comme hier ils furent les plus forts,
Memory Foundations préserve leurs mémoires,
Témoin de tragédie mais source aussi d'espoir,
Et Freedom Tower déité éternelle,
Ne verra plus une ombre éteindre sa lumière.
Martine
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 23 autres membres