MES POESIES
Depuis ma tendre enfance je joue avec les mots,
Ces mots qui me racontent et sont aussi "cadeaux"
Ils s'en vont, ils s'en viennent sans trop savoir comment,
Décrivant joies et peines et autres sentiments.
J'aime à les écrire pour ne jamais les dire,
J'ai peur que prononcés,ils ne soient "abîmés"
Avec vous je veux bien un peu les partager,
Comment ? tout simplement, il vous suffit d'entrer !
MARTINE
MERCI AUX SOIGNANTS
Au mépris de leurs vies, vêtus de l’épuisement,
Dépourvus d’équipements et de médicaments,
Ils luttent, prient l’angélus, cajolant le blocus,
Réanimant la vie, asphyxiant le virus.
Aurons- nous le langage, la pandémie tuée,
Pour que tous ces soignants soient enfin respectés,
Elèverons-nous nos voix par dizaines de millions,
Afin que leurs salaires et toutes conditions,
Deviennent le reflet de leur abnégation.
Chaque soir, modestement du haut de nos balcons,
S’envolent les honneurs de toute la nation.
Martine
Le 03 Avril 2020
MINES DE CRAYONS

Ce poème a été écrit en hommage à ma fille Valérie, artiste-peintre.
Elle a réalisé ce tableau alors qu’elle était encore élève à l’école des Beaux-Arts de St Etienne.
Une mine de crayon noir raconte notre histoire,
Grand-mère et petite fille ont le génie de l'Art,
Je la revois enfant, sachant à peine s'asseoir,
Mélangeant les couleurs devant son écritoire.
Pouvant rester des heures dessinant l'infini,
Coloriant le soleil pour allumer la vie.
Je revisite alors mes plus jeunes années,
Cahiers de poésies par ma mère illustrés,
Exaltée de fierté devant les compliments,
Adressés à l'artiste et reçus par l'enfant.
Les dessins, les figures qualifient de mature,
Cette petite fille sage qui croque la nature,
Mille traits de fusain écorchant le grammage,
Au fil des saisons se commuent en images.
Elle partira un jour pour étudier le beau,
Au temple ou bustes et plâtres traquent les amateurs,
Douée de mimésis elle verra sonner l'heure,
Où sculptures et peintures la vêtiront d'un sceau.
Ses tableaux nous renvoient à son ontologie,
Ses œuvres tout à la fois bavardes et cachottières,
De ce monde imparfait trace calligraphie,
Ou masque sa pensée, intime et étrangère.
La lumière et l'obscur, la couleur et le sombre,
Reflètent l'expression de mille émotions,
L'immanent de l'ouvrage transcende en dimension,
Cette jeune portraitiste dont je deviendrai l'ombre.
Vous dire comment ce don a traversé les ans,
C'est parler d'un mystère dont j'ignore les tenants,
Tout comme la poésie laisse aux mots la parole,
Il égrène le temps, distribue les oboles,
Et devant ses croquis vous peindre ma fierté,
Ravirait à mes jours plus que l'éternité.
Le jour ou le sommeil endormira mes yeux,
Chaque jour, pour toujours et du plus haut des cieux,
Je la contemplerai devant son chevalet,
Le murmure de mon souffle deviendra vibration,
Pour réchauffer son être de mon admiration.
Martine
NATHALIE
C'est une histoire banale d'un père et son enfant,
Qui dut apprendre tôt la valeur de l'instant,
Maltraités par le sort comme je le fus aussi,
Ils entrèrent dans ma vie, peu à peu et sans bruit
Petite fille du dimanche aux repos tourmentés,
Qui s'accrochait aux manches pour ne pas se noyer,
La vie et ses parents n'ayant pu l'épargner,
Me prendra par la main oubliant l'anxiété,
Unissant à la mienne l'enfance fracassée
Jusqu'à mon dernier jour ses mots résonneront,
Du haut de ses sept ans déjà pleins de raison,
Paroles de mercis pour les soins prodigués,
A ce papa si seul dont elle doit s'inquiéter.
Tout est écrit je crois, l'amour n'a pas de loi,
Le courant passera ce jour là entre nous,
De l'affection portée ne soyez pas jaloux,
Elle a ses deux parents et mon espace à moi.
Comment vous raconter l'amour de ces deux là,
Le mystère camouflé derrière le mot papa,
Elle prononce les mots nés dans sa tête à lui,
Et chacun de ses gestes célèbrent Nathalie.
Elle est tout à la fois joyeuse et réfléchie,
Intrépide et prudente, précise, organisée,
Elle avance son roi pour la partie gagnée,
Avec tact et esprit sans nulle flatterie.
Alors s'égrèneront des perles de bonheur,
Enfance, adolescence, reflets de ses victoires,
Sérieux, applications, études et labeurs,
Tableaux d'honneurs pour elle, pour lui habits de moire.
Sur chemins de droiture ils cheminent ensemble,
Guidés vers leurs destins par l'amour silencieux,
Traversant les épreuves, unis par un seul vœu,
Que leurs pas les conduisent et toujours les rassemblent.
Puis ses cheveux à lui se vêtiront de blanc,
Quand d'enfant à son tour elle deviendra maman,
Un dimanche de juin célébrant les papas,
Son paquet s'ouvrira sur deux tout petits pas.
Chaque jour que Dieu fait et pendant des années,
Attentions, bienveillance nous ferons avancer,
Ces « mille » instants de vie qu'elle tient entre ses mains,
Et soufflent sur nos jours subliment nos demain,
Et pour lui dire merci et combien nous l'aimons,
J'aimerai que scintille l'or de son prénom.
Martine
GRAND-MERE
GRAND-MERE
Tu es partie depuis si longtemps,
Et pourtant ………..
Mon chagrin multiplie les ans.
Eclairant ma mémoire, le ciel de ton regard,
Charmait la galaxie en congédiant les nuits.
Presque sexagénaire, tu fus mon père, ma mère,
M’habillant de sourires pour me taire tes galères,
Vivre l’instant présent pour semer l’insouciance,
Remparts de rituels pour nourrir ma confiance,
Et pourtant ……
Une partie de moi-même demeure tout près de toi,
Je reste cette enfant qui ne grandira pas.
Chaque jour pour l’école tu te levais poltron,
Pour tresser mes cheveux, empeser mes jupons,
Me vois-tu de là-haut toujours bien repassée,
Célébrant par le fer un peu d’hérédité ?
Cette pierre muette où s’est inscrit ton nom,
Enterrait ton histoire et les générations,
De paroisses en registres j’ai remonté le temps,
Pour te dire tout bas qui tu étais vraiment.
Emigrant Savoyard ton grand-père Louis,
Epousera à Lyon une fille du midi,
Héritant de ta mère deux perles de l’océan,
Je lis ton atavisme rédigé en Allemand.
Ton désir de voyages et de pays lointains,
Me raconte au présent l’histoire de tous les tiens,
Ils épousaient les cimes ou fréquentaient la mer,
Et d’Europe en Afrique ils cultivèrent la terre.
L’épopée de tes jours, randonnée sédentaire,
Je chausserai pour toi les bottes de Gulliver,
Ta rigueur et ton goût pour l’ordre établi,
Seront les maitres-mots de mon chemin de vie.
Pain dur de la semaine et nous voilà parties,
Pour la place Bellecour, pèlerinage du jeudi,
Cheminer en charrette en caressant l’ânon,
Nourrir de compassion bataillon de pigeons.
Puis…. Pour se réchauffer les jours froids de l’hiver,
Brioches aux Pralines et chocolats fumants,
Nous influaient l’élan pour une semaine entière,
Efficient placébo de tout médicament.
Toi qui travaillait dur et vivait chichement,
Tu te privais souvent pour mes bonheurs d’enfant,
Entends-tu de mon cœur s’envoler les mercis,
Elevant des remparts t’abritant de l’oubli.
Parfois j’entends ta voix qui dit :
« Ne pleure pas, je ne suis plus qu’un souffle mais je veille sur toi »
Martine
A MA SOEUR
A MA SOEUR
Quel beau jour que ta fête, mais c'est le coeur serré,
Que ton oubli de vie, la réduise en pensées.
Enfant illégitime et de père inconnu,
La honte et puis l'opprobre saluèrent ma venue,
Légère et malicieuse, joyeuse et si radieuse,
Tu rendras le sourire à une mère heureuse.
Deux années nous séparent mais dans le caractère,
Ces deux soeurs hémisphères sont filles de la terre.
Je me revois cachée, au fond de ce préau,
Timide et apeurée, à ne pas dire un mot,
J'honnis récréation où fusent vexations,
La bannière du mensonge arborée par mon nom,
Me revêt d'injustices et d'incompréhension.
Du haut de tes six ans, tu dresses des bastions,
Alors dans le silence nous cheminons unies,
En méprisant ensemble les voix de ces « on dit »
Devant mes détracteurs brandis la répression,
Tes fortifications habillent mon prénom.
Plus que des barricades l'amour fortifie,
Actrices de nos jeux, complices de folies,
Niant du même mot les mêmes interdictions,
Nous souffrirons alors de doubles punitions.
Du calice d'aîné je bois jusqu'à la lie,
Partageant chaque jour tes sources d'énergie.
Devant l'adolescence et ses premiers émois,
Un seul de tes regards leur dictera ta loi,
Mais dès le jour fatal ou « l'amour a cessé »
C'est ma bouche et mes mots qui devront l'annoncer.
Capeline d'hermine et tulle sous le vent,
Nous empruntons ensemble la route des tourments,
Pour toi comme pour moi unions de pacotille,
Nous offrirons pourtant ton garçon et ma fille.
Des chants, de la gaieté tu n'as rien oublié,
Ce sont des farandoles d'oboles et d'amitié,
Fous-rires et confidences, conseils de prudence,
Tu te moques de moi et me dis « rabat-joie »
Un matin de printemps, bien avant tes trente ans,
Ta première déroute, ce maudit accident,
Plus rien dans cette vie ne sera comme avant,
Tu n'es plus que céleste qui brille au firmament.
Je sais que de là haut tes yeux m'observent encore,
Et lisent ton prénom tout au fond de mon coeur,
Quel mot éternel pour écrire mieux la vie,
Que ces cinq lettres d'or qui célèbrent MARIE.
Martine
LE FEU D'ARTIFICE AU CHATEAU DE VERSAILLES LE 31 DECEMBRE 2020
Gerbe de couleurs,
Chandelles d'étoiles d'or,
Savoir du séquenceur,
Propulsant saules pleureurs,
Comètes de mortiers et fusées souveraines,
Ont couronné minuit d'un sublime diadème.
Martine
JOYEUX ANNIVERSAIRE
46 ans déjà mais pour moi une enfant,
Artiste et Magicienne tu souffles sur les ans,
Pour colorer ma vie et te moquer du temps.
Que ce jour de décembre brille de mille feux,
Pour embraser tes joues d'amour et de mes voeux.
Maman
18 Décembre 2020
VINCENT ET MOI
Ta palette scintille,
Noel dans tes yeux brillent,
Et tu restes une enfant,
Qui dessine les ans.
Dans ta hotte l'entrain,
Qui nous prend par la main,
Pour courir avec toi,
Vers d'autres lendemains.
Martine
Cette magnifique toile a été peinte par ma fille, Valérie.
C'est un merveilleux cadeau de Noël.
Ainsi, je m'endors chaque soir sous le portrait de Vincent,
dans le halo de l'amour de ma fille.
Noël 2020
POUR MORGAN JEUNE PROFESSEUR DE NOS COEURS
Amoureux des nuages,
Adulte et enfant sage,
Tu es de nos deux coeurs,
Merveilleux Professeur.
Que la joie et la fête,
Illuminent ta tête,
Nos baisers, nos calins,
Colorent tes lendemains.
Martine
Pour Morgan notre petit-fils
Noel 2020
TAILLEURS DE PIERRES
Tailleurs de Pierres
Notre Dame a brulé en ce jour de printemps,
Colorant patrimoine en chagrin rougeoyant,
Ce sinistre inouï qui dura quelques heures,
Epargna œuvres d’art et liturgique trésor.
Devant tous ces chefs d’œuvres avons-nous oublié,
Parfois de réfléchir et de nous prosterner ?
Splendides cathédrales de Paris ou de Reims,
Voutes gothiques et charpentes aux piliers abyssins,
Ces filles des moissons qui tutoient l’horizon,
Nous invitent en pénombre à la méditation.
Edifiant les maisons, tours et basiliques,
Nul n’égalait alors l’artiste du granit,
De l’histoire médiévale à la métallurgie,
Ils furent les nomades parcourant le pays.
Jutes bondées d’outils portées en bandoulière,
A dos d’hommes, dans des hottes ou sur une civière,
Bravant les éléments, dehors par tous les vents,
De l’aristocratie il revêt bâtiments.
Sculpteurs, entrepreneurs, compagnons, apprentis,
De mille coups de marteau à la pierre « fait le lit »
Puis la peignant d’une raie pour diriger sa taille,
Ils tracent, coupent et façonnent et suent jusqu’à la maille.
Peinant pour ces ouvrages qui traversèrent l’histoire,
Ils offrirent à nos yeux des signes ostentatoires.
Sommes- nous aujourd’hui capables de splendeur,
D’enthousiasme émulant l’énergie d’arpenteur.
Mais que laisserons-nous à la postérité,
Qui drapera de vie notre immortalité ?
Martine
Le 15/01/2020