DU PILORI AU BAGNE
De tout temps, les condamnations des criminels ont été publiques, pour avoir valeur d’exemple. C’est ainsi qu’à Bourges, en 1576, Gilbert Thibault, qui avait dérobé un sac de blé, se vit condamné à être exposé au carcan sur la place du marché au blé.
Erigés dans un lieu public, carcan et pilori exposaient donc les condamnés à la colère. Le supplice, qui durait des heures, était aussi violent moralement que physiquement, puisqu’il livrait, sans aucune limite, le coupable à la populace.
De quoi rêver d’être envoyé aux galères, sauf que l’on n’y était pas expédié avant que l’exécuteur des œuvres de la justice, autrement dit le bourreau, ne l’ait copieusement fustigé et marqué au fer rouge, « à l’épaule dextre » des trois lettres G A L, autre mesure de « publicité » destinée aussi bien à prévenir la fuite qu’à mettre la population en garde.
C’est le cas de Jean Jacob, condamné en avril 1737, pour un vol de vaisselle, à servir durant trois ans dans les galères, où il dut se rendre à pied, attaché par les chevilles à une de ces horribles « chaînes de forçats » que l’on rencontrait parfois le long des routes. C’est le passage dans sa paroisse d’une de ces chaînes qui avait donné, en mai 1710, au curé de St Oustrille-du-Château, dans le Cher, l’occasion d’inhumer le même jour huit forçats ainsi reliés, huit hommes dont les âges allaient de dix-neuf à soixante-dix ans.
Cette sévérité de la justice se maintint jusqu’à une époque relativement récente, comme le montrent des condamnations prononcées par la cour de justice criminelle de l’Oise, à Beauvais, en 1806.
Ce ne sont parfois que des peines de prison, comme le charretier Jean-François Flamant, pourtant surnommé « le sage » condamné à deux ans pour le vol d’une montre à boitier en or, pour Jean-Louis Mouret, corroyeur, âgé de trente et un ans, écopant de la même peine pour vol de volailles et Geneviève Sezille, journalière à Noyon, condamnée à un an pour vol de pommes.
Mais ce sont aussi des années « de fer » comme pour Claude Delmet, vigneron et Cabaretier âgé de cinquante- cinq ans, condamné cette même année à huit ans de fers pour recel de farine volée, alors que Pierre Marie Cotte, compagnon charron à Roussy, dans l’Aisne, l’était à dix ans pour tentative de vol dans la maison de son patron.
Source : Qui étaient Nos ancêtres – Jean-Louis Beaucarnot -
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