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LE NAZI ET LE PSYCHIATRE - JACK EL HAI

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À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les hauts responsables nazis sont jugés à Nuremberg. Les Alliés veulent un procès exemplaire. Avant de passer en jugement, chaque prévenu doit être préalablement déclaré sain d'esprit et responsable de ses actes. Douglas Kelley, un jeune psychiatre américain, a carte blanche pour étudier le profil psychologique de Hermann Göring et d'autres chefs nazis...

 

Source : Amazon

 

Göring était intelligent et très cultivé.

 

Douglas Kelley était un surdoué.

 

Loin de se limiter à des performances intellectuelles élevées, être surdoué signifie aussi une exacerbation des sens et des émotions, c'est en cela vecteur de difficultés sociales et personnelles.

 

L'influx excessif d'émotions est ce qui pèse le plus lourd dans la balance face aux potentialités élevées.

 

L'histoire de l'individu se révèle alors déterminante dans les manifestations et la gestion du phénomène.

 

S'il peut vivre le même types d'expériences que n'importe quel individu ( les bonnes comme les mauvaises) son hypersensibilité décuple tout ressenti associé créant ainsi fréquemment épuisement psychique, physique, un décalage social et au final une très grande solitude.

 

Le surdoué, épuisé, dans l'impossibilté de lacher prise cherche tous les moyens de se déconnecter, le retrait demeurant souvent son dernier recours ( drogue et suicide étant des  voies de retraits possibles)

 

Kelley était "sensible" aux émotions fortes et à une existence vécue le pied en permanence sur l'accélérateur.

 

Il aimait la gloire, la grandeur, l'héroïsme.

 

Il avait été désigné parmi de nombreux psy afin d'étudier les profils psychologiques des criminels de guerre.

 

Au fil de ces interrogatoires, les frontières entre ses rôles de médecin, de confident, d'inquisiteur au service de l'accusation et explorant la nature de l'esprit nazi se sont souvent brouillées.

 

Lorque le procès arriva, Kelley en était arrivé à un conflit cognitif que d'autres personnes ayant travaillé avec des criminels rapportent parfois : en dépit des horreurs atroces que Goering avait commises et ordonnées, Kelley avait fini par le considérer comme un être humain captivant - voire aimable.

 

Ce qu'il a découvert l'a violemment  perturbé. Le bras droit d'hitler n'était ni fou, ni anormal.

 

Les dignitaires nazis n'étaient atteints d'aucune pathologie psychiatrique.

 

Kelley identifie deux traits de personnalité qu'ils partagaient : c'étaient des ambitieux rgides et des workaholics infatigables.

 

C'est cette découverte qui a conduit au suicide  l'ambitieux psy, aspiré dans une relation malade et dangereuse avec le bras droit d'hitler.

 

Ses travaux l'ont convaincu que des personnalités banales avec des traits similaires, combinés à une ambition excessive et un  patriotisme exacerbé pourraient basculer de la même façon.

 

Hanté, Kelley médite alors sur sa propre capacité à faire le mal.

 

Petit à petit, il devient dépendant au travail et à l'alcool, incapable de gérer la colère qui le ronge.

 

" Les examens psychologiques que Kelley a mené sur les nazis ont fait éclater au grand jour les propres failles de sa personnalité"

 

Göring - Kelley, deux hommes qui choisirent une fois la chevauchée héroïque parvenue à son terme de s'éjecter en  vol.

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Kelley

 

A Nuremberg, avant de passer en jugement, chaque prévenu devait être déclaré sain d’esprit et responsable de ses actes.

C’est un jeune psychiatre américain, Douglas Kelley, qui a été chargé, entre autres

« cas », de celui d’Hermann Göring.

 

Il rentrera aux États-Unis avant la fin du procès, et se suicidera douze ans plus tard, dans sa belle villa californienne avec vue sur le Golden Gate.

 

En entrant dans sa cellule, Göring se considérait comme le plus charismatique et le plus populaire des dirigeants allemands, donnant des conférences de presse, buvant volontiers du champagne avec des soldats américains, posant pour les photographes  et pour l’Histoire.

 

Il est arrivé avec son valet, une douzaine de valises marquées à ses initiales, 1 268 reichsmarks en espèces (près d’un million d’euros) et son arsenal médicinal (morphine, codéine, etc.), certain que ce sera l’affaire de quelques jours.

 

Il se retrouve dans une banale cellule, avec une table branlante et une chaise rudimentaire qui s’effondrera immédiatement sous le poids des 135 kg de graisse accumulés pendant ses années de gloire et de bombances. Il prend enfin conscience de la réalité.

 

Quant à Kelley, il lui revient de maintenir la santé morale de Göring et d’autres détenus nazis jusqu’à ce que leur sort soit déterminé.

 

 

Il n’ignore rien de la cruauté de son patient, de son narcissisme impitoyable.

 

Son intérêt professionnel porte sur la fascinante cohabitation de traits de caractère opposés – admirables et sinistres : Göring est un homme séduisant, habile, et intelligent d’une part, qui d’autre part a brisé des milliers (des millions) d’existences.

 

Il peut peut-être guider Kelley vers les régions de l’âme humaine qu’il désire ardemment explorer.

 

« Nous n’avons jamais cessé de nous intéresser sur l’existence d’une “personnalité nazie” », a écrit Annette Wievorka, « Les observations de Kelley, notamment sur Göring, offrent un éclairage passionnant. »

 

Kelley se trouvait-il confronté à une « canaille » à un « eunuque obèse et inoffensif » ou à « un simple satellite de Hitler qui passait son temps à courir après les médailles, la gloire et les richesses ? »

 

 

Kelley était alors adepte inconditionnel d’une discipline développée en 1933 par Alfred Korzyski, qui consistait à convaincre un adversaire en le querellant avec agressivité, tout en l’écoutant attentivement.

 

 

Sur leurs bancs, les accusés de Nuremberg apparaissaient comme une bande de psychopathes qui auraient « réussi » en parvenant à se saisir de chaque opportunité pour faire progresser leur pouvoir et leur carrière dans une complète indifférence des conséquences : Hermann Göring ou le sadisme pathologique comme voie d’accès à l’élite nazie.

 

 

Après lui avoir fait passer une batterie de tests et s’être entretenu avec lui pendant des heures, Kelley semble avoir poussé son étude au-delà de sa mission initiale.

 

S’approchant trop près, est-il allé trop loin ? Jusqu’où ? Son suicide douze ans plus tard est-il la réponse à la question ?

 

C’est au milieu d’une crise de folie qu’il met fin à ses jours devant sa femme et ses deux jeunes enfants, sous le soleil de Californie, avec une capsule de cyanure. Comme Göring.

 

 

Source : Témoigner entre Histoire et Mémoire

 



29/01/2020
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