Marie-Claude Guigue (1832-1889), l’archiviste
Marie-Claude Guigue naît à Trévoux, sur la rive gauche de la Saône, le 16 octobre 1832, de l’union d’Antoine Guigue, menuisier, et de Marie-Catherine Oret.
A 20 ans, en 1852, il obtient son baccalauréat ès Lettres. Poursuivant ses études, il décroche sa licence de Droit en 1855 avant d’entrer à l’Ecole des Chartes, avec comme thèse un Essai sur les causes de la dépopulation de la Dombes et l’origine des étangs, qu’il publiera en 1857.
Il en ressort comme archiviste-paléographe en 1856.
Sa carrière débute de façon étonnante : l’empereur Napoléon III, par l’intermédiaire de son secrétaire l’historien Jules Quicherat (1814-1882), ancien professeur de diplomatique de Guigue à l’Ecole des Chartes (qu’il dirigera de 1871 à 1882), le sollicite pour traduire les notes secrètes de son oncle, Napoléon Ier.
Mais, pour un prétexte de lenteur, et surtout en raison de son impatience, l’Empereur lui voue un certain mépris. Après avoir répondu à Quicherat « l’Empereur m’emmerde » au moment où celui-ci rentre dans la même pièce, Guigue est renvoyé immédiatement dans sa commune de naissance. C’est ainsi qu’en 1859, à 27 ans, il est nommé vérificateur des poids et mesures à Trévoux.
L’année suivante, le 26 décembre 1860, il se marie dans sa commune de naissance, avec Joséphine Collet, institutrice native également de la commune (1840-1914). Ensemble, ils ont un fils, Georges Guigue (1861-1926), qui deviendra comme son père archiviste et historien.
Après un travail important de fouilles dans la vallée du Formans en 1862 avec son ami trévoltien Joannès-Erhard Valentin-Smith (1796-1891) (d’où un livre, Documents pour servir à l’Histoire de la Campagne de Jules César contre les Helvètes), il est convoqué à Paris par le Ministre de l’Intérieur, le duc Victor de Persigny (1808-1872).
Arrivant au Louvre, inquiet et nerveux de retrouver l’Empereur suite à l’impair survenu trois années plus tôt, Guigue saute de la voiture et s’enfuit.
Rattrapé, Persigny lui annonce que l’Empereur souhaitait simplement le décorer. Ce à quoi Guigue lui rétorque : « Jamais je ne serai décoré par cet individu ». Napoléon III l’ignorera. Il faut attendre la chute de l’Empire pour que l’archiviste reprenne sa carrière.
En 1866, il devient, à 34 ans, percepteur à Songieu puis, en 1870, à Vonnas.
Le 10 avril 1873, il prend la charge d’archiviste départemental de l’Ain, succédant à Jules Baux (1806-1890), et rédige une somme, Topographie historique du Département de l’Ain, avant d’être rapidement nommé archiviste adjoint à Lyon l’année suivante, le 6 juin 1874.
En 1877, il succède à Jean-Prosper Gauthier, mort en fonction, sur un poste double d’archiviste en chef des Archives départementales du Rhône et archiviste de la ville de Lyon. En 1883, il laisse son poste d’archiviste de Lyon à son fils Georges, conservant alors la charge d’archiviste départemental jusqu’à sa mort.
En 1880, on lui adjoint le rôle d’inspecteur général des archives communales du Département.
Lors de cette période lyonnaise, il publie de très nombreux travaux, notamment sur les églises et abbayes rhodaniennes, certains ordres religieux, les cartulaires du Lyonnais ou encore des recherches sur les fêtes populaires, etc.
Comme historien et archiviste, il fait partie de plusieurs sociétés :
- membre correspondant de la Société d’Emulation de l’Ain
- membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon
- membre associé de la Société nationale des Antiquaires de Lyon (1850)
- membre de la Commission de Topographie des Gaules (1865)
- membre non résidant du Comité des Travaux historiques et scientifiques (1868)
- membre de la Société de Topographie historique de Lyon (1872)
- élu à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon (1877)
- membre de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l’Ain (1878)
- membre fondateur de la Société d’Anthropologie de Lyon (1881)
En 1878, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, lors du Congrès des Sociétés savantes, il est décoré du grade de chevalier de la Légion d’Honneur.
Le 8 février 1889, Marie-Claude Guigue décède à Trévoux à l’âge de 56 ans. Son fils Georges lui succède sur son poste d’archiviste départemental du Rhône.
Photo : « Marie-Claude Guigue, directeur des Archives départementales du Rhône » (1877), conservée aux Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon.
Sources : Wikipedia, Geneanet, Archives départementales de l’Ain, Archives départementales du Rhône, Babelio, CTHS
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Quel beau métier que celui d'archiviste !
C'est un métier très important et indispensable à la collectivité, au niveau historique, au niveau individuel , généalogique, sur le plan de la santé, professionnel, au niveau des administrations publiques, nous sommes toutes et tous concernés par ce travail de collecte, de restauration, de classement et de communication.
Les archives sont notre mémoire, celle de notre identité, de notre histoire, des sciences, de notre patrimoine...
Leur rôle culturel nous aide à approfondir nos connaissances sur l'historique de toutes les disciplines, à en tirer des enseignements et une expertise.
Martine