NOMS DE NOMS
Nos noms de famille ont à peine mille ans ! Jusqu'au 11-12 e siècle, en effet, nos ancêtres ne portaient qu'un seul nom : leur nom de baptême.
A cette époque, à la suite d'un grand "boom" démographique, les Martin, les Guillaume, les Pierre ou les Gauthier devinrent si nombreux, au sein de chaque village qu'il fut impossible de s'y retrouver.
Sans qu'aucune loi n'intervienne, on a donc spontanément, ajouté des surnoms, selon le physique, le métier, l'origine : comme Leblond, Potier, Breton ....
Beaucoup de ces surnoms, particulièrement en région de langue d' Oc, dans le Massif Central, et le Sud-Ouest n'ont été que la reprise du nom du lieu habité, quitte, dans les massifs montagneux (Alpes, Pyrénées...) à assister souvent , dans un second temps, à l'apparition d'un deuxième surnom, accolé au premier, pour des familles devenues trop nombreuses.
Ces surnoms se sont peu à peu fixés et transmis pour devenir des patronymes.
Retrouver le sens d'un nom n'est pas toujours aisé, surtout pour le non-spécialiste : il faut d'abord savoir de quel dialecte il est imprégné, et pour cela, connaître sa région d'origine, et ses formes anciennes, comme connaître aussi, les règles présidant à sa naissance.
Bien se souvenir, enfin, que ces noms ne furent jamais choisis par nos ancêtres eux-mêmes, mais leur furent donnés par leurs voisins, et sont, de ce fait, souvent chargés d'ironie.
Se souvenir, aussi, que nos noms témoignent de leur temps, renseignant le plus souvent sur le métier, les habitudes, des travers, ou le lieu de résidence de nos lointains ancêtres.
La France est le pays au monde le plus riche en Archives.
On compte quelque 350.000 patronymes différents : Martin, Bernard, Thomas, Petit et Durand sont les plus fréquents;
Dupont n'est que 28 e au classement.
Chacune de nous ayant 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrières-grands-parents, 16, 32, 64, 128, 256 ... Au rythme de cette progression arithmétique, nous devrions ainsi avoir, à l'époque de Saint Louis, quelques 20 millions d'aïeux, et plusieurs milliards contemporains de Charlemagne.
Il est donc mathématiquement démontré que nous avons environ, une chance sur dix, sans le savoir, d'être le descendant du Saint Roi, et neuf chances sur dix , celui du Très Grand et fameux Empereur à la barbe fleurie ...!
Les noms bretons se sont construits au Moyen Age à partir de surnoms individuels. Comme dans les autres régions, ces surnoms sont de 4 grands types : noms de baptême, noms de métiers, noms de lieux d'origine ou sobriquets divers.
Elles indiquent que l'ancêtre était :
beau (Caer, Coant, Lavenant ) -petit (Berrou, Le Bot, Bothorel, Bihannic, Bihan, Brenaut, Bian, Corre, Leberre)
âgé (Coïc, Cozic, Cotte, Cras, Le Coz ) -pâle (Bouet ) -borgne (Le Borgne) -aveugle (Le Dall ) -estropié (Le Moing)
une large mâchoire (Carval) -de grandes dents (Dantec) -un grand front (Daoudal)- un bec-de-lièvre (Boulch)-
Les Bretons ont aussi prêté aux vêtements une attention qu'on en retrouve guère ailleurs :
Bechennec surnommait celui qui portait une capuche à pompon
Cabillic un capuchon- Burel celui qui était vêtu de bure -Gloanec, de laine -Godec, qui avait de grandes poches
le brave (Fer, Le Coeur, Le Mat)-le benêt (Bégoc, Joncour, Le gars)-le glouton (Goulard)
le brutal (Gouez, Le Bleiz, Le Coat , Daëron)-le peureux (Cabon, Flatrès)-le rebelle (Le Delliou)
la personne aimable (Caradec, Cueff, Corcuff, Courtay, Gourtray) -la personne sûre d'elle (Caugnat)
l'homme joyeux (Labous, Le Goc, Le Baut, Laouénan)
Les noms de famille commençant par "ker" évoquent un nom de lieu d'origine, Ker signifiant "village" et beaucoup d'autres évoquent le nom d'une ville, un village, un hameau, quelque fois un lieu -dit.
D'autres vont évoquer la caractéristique de la maison de l'ancêtre initial: Beuzit (le buis), Bolloré (le laurier), Deroff (le chêne), Drezen (les ronces), Favennec (une hêtraie), Le Verg (l'aulne), Kérisit (le cerisier), Pérennou (le poirier), Bodeman (le buisson), Bourbigot (le terrain boueux), Créach (la colline), Le Lann (la lande), Le Pors (une cour close).
Il y a cependant quelques exemples comme Barazer (tonnelier), Bolzer (tailleur de voûtes de pierre), Bosser (boucher), Calvez (charpentier), Carrer (charron), Failler, Faujour, Guilcher (faucheur), Guenégan (saunier), Gonidec (ouvrier agricole), Goacolou (bourrelier), Guyader (tisserand), Le Nouy (producteur de noix), Quéré (cordonnier), Le Nours (montreur d'ours).
Plusieurs noms de famille évoquent des parents nourriciers : Maguer, Magueur, Maguet.
Le curieux patronyme Le Gouil évoque un voleur de nuit par opposition au voleur de jour, Laer!!!! La faute devait être moins grave, peut -être
Une infinité de dialectes avec parfois des variantes d'une vallée à l'autre.
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