Le président Nicolas Sarkozy fait "plus que jamais de l'affaire Sakineh une affaire personnelle", a déclaré, mercredi 3 novembre à l'AFP, le philosophe Bernard-Henri Lévy, se réjouissant que la mobilisation ait permis "un sursis" pour cette Iranienne condamnée à mort par lapidation pour adultère.
"Nicolas Sarkozy m'a appelé hier et m'a dit qu'il avait fait savoir qu'il faisait plus que jamais de l'affaire Sakineh une affaire personnelle", a indiqué au téléphone Bernard-Henri Lévy, très impliqué dans la défense de Sakineh Mohammadi-Ashtiani.
"Il a déclaré aux autorités iraniennes que si on touchait à un cheveu de Sakineh, tout dialogue qui existe cesserait ipso facto", a ajouté le philosophe.
"Une reculade, l'autre nom d'un sursis"
Plusieurs comités de soutien, dont la revue française La règle du jeu, de Bernard-Henri Lévy, s'étaient inquiétés d'une possible exécution de cette mère de famille de 43 ans dès mercredi, entraînant des mises en garde de la communauté internationale.
L'Iranienne n'a pas été exécutée mercredi, selon ses soutiens, tandis que Téhéran dénonçait l'"insolence" des Occidentaux.
"Il y a une reculade, qui est l'autre nom d'un sursis. Ce sursis, il durera le temps que durera la mobilisation internationale", a encore estimé Bernard-Henri Lévy.
"Pour Sarkozy, l'affaire Sakineh est un test de la fiabilité des Iraniens dans le dialogue, et les Iraniens testent l'Occident et sa capacité de résistance quand ils laissent filtrer l'annonce de l'exécution", analyse-t-il.
"J'espère que les Iraniens finiront par l'expulser, elle et ses enfants, et qu'elle sera accueillie en France ou au Brésil", dit-il encore.
Une exécution seulement suspendue
Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été condamnée à mort en 2006. Un jugement l'a condamnée à la pendaison pour son implication dans le meurtre de son mari et un autre à la lapidation pour d'autres charges d'adultère. La première condamnation avait été commuée en appel en une peine de dix ans de prison. Mais la condamnation à la lapidation a été confirmée en 2007 par la Cour suprême.
Début juillet, sous forte pression internationale, la justice iranienne avait annoncé avoir suspendu l'exécution de cette peine.
(Nouvelobs.com avec AFP)