UN COMBAT COMMUN POUR LA PAIX
Deux mouettes rieuses, survolent, côte à côte, les collines de Beit Jala.
Elles volent ... "en murmuration" ... ....depuis la nuit des temps
et ........pour la nuit des temps....
Mon nom est Rami Elhanan. Je suis le père de Smadar. Je suis un graphiste de 67 ans, un Israëlien , un Juif, un jérusalémite de la septième génération.
J'ai épousé Nurit et nous avons eu quatre enfants. L'un de ces enfants était ma fille, Smadar. Elle était pétillante, vivante, joyeuse et très belle. Nous l'appelions princesse, c'est ce qu'elle était à mes yeux.
Avec mes trois garçons et cette petite princesse nous vivions dans une bulle, complètement détachés du monde extérieur. Nous étions heureux.
Ce jour là, en 1997, trois kamikazes se sont fait sauter au milieu de Ben Yehuda Street, dans le centre de Jérusalem. Trois bombes, l'une après l'autre. Ils ont tué huit personnes - eux-mêmes et cinq autres dont trois petites filles. Une de ces petites filles était notre petite fille.
Smadar avait treize ans.
Mon nom est Bassam Aramin, je suis le père d'Abir. Je suis un Palestinien, un Musulman, un Arabe, ancien prisonnier, né près d'Hébron, mari de Salwa. Nous avons eu cinq enfants. J'ai quarante huit ans.
Le 16 Janvier 2007, ma fille, Abir est sortie de son école tôt le matin. C'était une journée paisible. Elle se trouvait juste devant la porte de l'école quand elle s'est fait tirer dessus par un membre de la police des frontières d'Israël.
Avec une balle en caoutchouc de fabrication américaine. Il n'y avait ni violence, ni Intifada en cours. Elle a reçu cette balle à l'arrière du crâne. Elle venait d'aller au magasin . Elle venait de s'acheter des bonbons.
Le visage d'Abir était doux, tendre, sombre. Ses yeux étaient grands de couleur prunelle. Elle avait un sourire qui donnait l'impression qu'elle était au milieu d'une question permanente.
Abir avait dix ans.
Il était une fois, Rami Elhanan, un Israëlien, un Juif, mari de Nurit, père de Smadar.
Il était une fois Bassam Aramin, un Palestinien, un Musulman, mari de Salwa, père de Abir
Il était une fois, deux pères, qui, de la haine au pardon, de la fureur à la tristesse, de la souffrance muette à l'écoute de l'autre ont, tel Sisyphe, tourné le dos au désespoir en bravant les Dieux pour s'attacher à la vie.
Il était une fois deux pères, qui ont refusé la pénombre pour avancer vers la lumière.
Il était une fois, deux pères, unis par un même destin, deux amis improbables...
Il était une fois deux pères qui militent ensemble, côte à côte, au sein des Combattants pour la Paix.
Ceci est une histoire vraie.
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