VICTOR M'ENTENDEZ VOUS ?
Victor m'entendez-vous, je suis là près de vous,
Au pied de ce tombeau ou git votre génie,
Pouvons-nous converser, Victor, est-il trop fou,
D'imaginer que vit en ce lieu votre esprit ?
Je viens de mettre un peu mes pas sur vos chemins,
En l'hôtel de Rohan qui m'a pris par la main,
Je vous imaginais penché sur l'écritoire,
Où vous rendaient visite des écrivains notoires.
Tout près de votre buste je fus tout en frisson,
Par cet art de l'espace qui fige votre nom.
Victor m'entendez-vous, je suis là près de vous,
Ecouter mon prénom par vous serait si doux.
Deux siècles nous séparent qui ont conduit l'histoire,
Vers plus de libertés dont ne peuvent user,
Que les êtres nantis et les âmes bien nées.
Car seuls ces attributs permettent d'y goûter
Vous qui aviez rêvé de cette égalité,
Qui voit naître les hommes sur sol fraternité,
Vous aviez porté haut le mot révolution,
Nous l'avons galvaudé en gommant son action.
Sommes- nous à vos yeux plus noirs que nos aïeux,
Nous qui ne craignons plus ce Dieu le roi des cieux ?
Victor m'entendez-vous, nous avançons sans but,
Nos parents, nos enfants ne nous motivent plus,
Morale et civisme n'ont plus cours ici bas,
Et d'aucuns des puissants s'arrogent tous les droits.
Vous pensiez la terreur abolie sur la terre,
C'est sur le terrorisme que s'ouvre une nouvelle ère,
Au nom des religions continuent les massacres,
Conquête du fanion à supplanté le sacre.
Votre profond respect habillait « les petits »
Ils n'ont plus de fierté que par vos poésies,
Ils travaillent, ils s'échinent pour tous ces Thénardier,
Et doivent parfois choisir manger ou se loger.
Au fond l'humanité n'a pas beaucoup changé,
Elle a l'art d'ignorer et de dissimuler,
La misère de son peuple lèpre de la société.
Et puis cet échafaud qui vous faisait horreur,
Est enfin remisé mais au fond de leurs cœurs,
Ils osent qualifier la valeur d'une vie,
Selon que l'on soit né là-bas ou bien ici.
Victor écoutez-moi, il y a tous ces enfants,
Dont on nie tous les droits en s'appelant parents,
Ils sont au plus jeune âge séparations et maux,
Et n'ont que le silence pour unique repos.
Victor je ne suis pas de ces âmes qui passent,
Glorifiant mon statut, cloisonnant mon espace,
Je souffre de ces plaies qui abîment la terre,
Coloriant l'avenir de pensées délétères.
Victor m'entendez-vous, donnez moi de l'espoir,
Dites- moi qu'un matin ou à l'aube d'un soir,
Mille voix de la foule chanteront l'oraison,
De toutes les splendeurs qu'évoquent votre nom .
Victor m'entendez-vous, je reviendrai souvent,
Notre mois de naissance à du tempérament,
Et comme je me levais au regret de l'instant,
J'entendis dans un souffle .... merci… je vous attends…..
Martine
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