Bienvenue dans mon Univers

Bienvenue dans mon Univers

A MA SOEUR

A MA SOEUR

 

 

 

Quel beau jour que ta fête, mais c'est le coeur serré,

 

Que ton oubli de vie, la  réduise en pensées.

 

 

 

Enfant illégitime et de père inconnu,

 

La honte et puis l'opprobre saluèrent ma venue,

 

Légère et malicieuse, joyeuse et si radieuse,

 

Tu rendras le sourire à une mère heureuse.

 

 

 

Deux années nous séparent mais dans le caractère,

 

Ces deux soeurs hémisphères sont filles de la terre.

 

 

 

Je me revois cachée, au fond de ce préau,

 

Timide et apeurée, à ne pas dire un mot,

 

J'honnis récréation où fusent vexations,

 

La bannière du mensonge arborée par mon nom,

 

Me revêt d'injustices et d'incompréhension.

 

 

 

Du haut de tes six ans, tu dresses des bastions,

 

Alors dans le silence nous cheminons unies,

 

En méprisant ensemble les voix de ces « on dit »

 

Devant mes détracteurs brandis la répression,

 

Tes fortifications habillent mon prénom.

 

 

 

Plus que des barricades l'amour fortifie,

 

Actrices de nos jeux, complices de folies,

 

Niant du même mot  les mêmes interdictions,

 

Nous souffrirons alors de doubles punitions.

 

Du calice d'aîné je bois jusqu'à la lie,

 

Partageant chaque jour tes sources d'énergie.

 

 

 

Devant l'adolescence et ses premiers émois,

 

Un seul de tes regards leur dictera ta loi,

 

Mais dès le jour fatal ou « l'amour a cessé »

 

C'est ma bouche et mes mots qui devront l'annoncer.

 

 

 

Capeline d'hermine et tulle sous le vent,

 

Nous empruntons ensemble  la route des tourments,

 

Pour toi comme pour moi unions de pacotille,

 

Nous offrirons pourtant ton garçon et ma fille.

 

 

 

Des chants, de la gaieté tu n'as rien oublié,

 

Ce sont des farandoles  d'oboles  et d'amitié,

 

Fous-rires et confidences, conseils de prudence,

 

Tu te moques de moi et me dis « rabat-joie »

 

 

 

Un matin de printemps, bien avant tes trente ans,

 

Ta première déroute, ce maudit   accident,

 

Plus rien dans cette vie ne sera comme avant,

 

Tu n'es plus que céleste qui brille au firmament.

 

 

 

Je sais que de là haut tes yeux m'observent encore,

 

Et  lisent ton prénom tout au fond de mon coeur,

 

Quel mot éternel pour écrire mieux  la vie,

 

Que ces cinq lettres d'or  qui célèbrent MARIE.

 

 

 

Martine

 

 

Ce poème est dédié à ma soeur, décédée le 26 Mai 1979 à l'âge de 24 ans , pour toujours dans mon coeur .



12/08/2014
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 29 autres membres