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ANNE FRANK : L'HOMME QUI L'A DENONCEE IDENTIFIE ?

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Anne Frank aurait été dénoncée aux nazis par un notaire juif.

 

Une enquête réalisée par un ancien agent du FBI et documentée dans un livre révèle le nom de l’homme qui pourrait avoir dénoncé Anne Frank et sa famille aux nazis, en 1944.

 

 

Le 12 juin 1942, aux Pays-Bas, une adolescente juive reçoit un journal intime pour son treizième anniversaire. Le jour-même, elle commence à écrire ce qui deviendra plus tard, sans le savoir «Le journal d’Anne Frank».

 

Cachée dans une maison d’Amsterdam, annexe à l'usine où travaillait son père, elle y raconte son quotidien sous l’occupation allemande. Durant deux ans, la jeune fille se confie à une amie imaginaire, «Kitty», lui adresse des lettres au fil de la plume, partage ses histoires et ses peurs, alors que le moindre bruit provoque sursaut et angoisse.

 

«C’est une sensation très étrange, pour quelqu’un dans mon genre, d’écrire un journal. Non seulement je n’ai jamais écrit, mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s’intéressera aux confidences d’une écolière de treize ans»,    débute-t-elle.

 

Elle continuera à se raconter jusqu’au 1er août 1944, qui marque la fin abrupte et tragique de son journal.

 

 

Trois jours plus tard, Anne et sa famille sont arrêtés. La jeune fille désormais âgée de 15 ans est déportée en septembre dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. Après avoir survécu à tant d’horreurs et de drame, elle meurt en février ou mars 1945 à Bergen-Belsen, succombant au typhus, à quelques semaines seulement de la libération du camp par les troupes britanniques.

 

Son père, Otto, «le plus chou des petits papa», comme elle le décrit dans son journal, est le seul survivant de leur groupe et décide, à son retour à Amsterdam, de faire publier l’œuvre de sa fille.

 

Plus de 80 ans plus tard, Anne Frank est toujours aujourd’hui l’un des visages les plus tristement connus de la Seconde Guerre mondiale.

 

 

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Otto Frank, le père d'Anne, le 14 juin 1971, reçoit le prix Golden Pan, décerné pour la vente d'un million d'exemplaires du célèbre livre de sa fille, à Londres, en Grande-Bretagne. © AP Photo/Dave Caulkin 

 

L'histoire d'Anne Frank reste entourée d’un profond mystère : qui a trahi sa famille et provoqué son arrestation ? Une nouvelle enquête, longue de six ans, menée par un ancien agent du FBI, Vince Pankoke, pense avoir enfin la réponse à cette question.

 

Les résultats de ces recherches sont détaillés dans le livre «Qui a trahi Anne Frank ?» écrit par Rosemary Sullivan.

 

D’après ces investigations, la famille d’Anne Frank aurait été dénoncée par un certain Arnold van den Bergh, un notaire lui-même juif, qui aurait trahi les Frank pour sauver sa propre famille.

 

Le livre explique que les preuves proviennent de techniques modernes de traitement des données combinées à une note anonyme perdue depuis longtemps envoyée au père d'Anne, nommant précisément Arnold Van den Bergh.

 

«Votre cachette à Amsterdam a été signalée à la Jüdische Auswanderung d’Amsterdam (qui organisait la déportation des juifs, ndlr), par A. van den Bergh, qui habitait à l’époque près du Vondelpark, O. Nassaulaan. Le J.A. avait toute une liste d’adresses qu’il donnait», disait ce message.

 

 

Le secret d'Otto Frank

L’équipe de Vince Pankoke a cherché à savoir pourquoi, alors qu’aux Pays-Bas, donner un compatriote aux nazis représentait une infraction pénale après la guerre, Otto Frank n’a jamais livré l’homme qui les a dénoncés.

 

D’après les enquêteurs, Otto aurait gardé cette information secrète pour ne pas accabler les enfants d'Arnold van den Bergh et ne pas engendrer de haine antisémite.

 

Le livre évoque également la possibilité qu’Otto Frank puisse avoir compris le dilemme terrible auquel était confronté le notaire juif, à savoir, celui de protéger sa famille tout en dénonçant des membres de sa communauté.

 

Vince Pankoke confie d’ailleurs dans les pages du livre que peu importe le nom du traitre en question, «ce sont que les nazis qui sont responsables de la mort des clandestins, pas le notaire qui a transmis leur adresse».

 

 

L’auteure revient ainsi sur la façon dont les nazis ont tout fait pour «contrôler et détruire petit à petit la communauté juive» en les opposant les uns aux autres.

 

«En 1939, dans les nouveaux pays occupés et les ghettos juifs, les Nazis ont établi des Conseils Juifs servant de filtre entre la communauté et les occupants.

 

Les Allemands ont alors imposé des directives et les Conseils Juifs avaient pour responsabilité de les mettre en place.

 

Aux Pays-Bas, le conseil publiait son propre journal, "Het Joodsche Week-blad", qui listait tous les nouveaux décrets anti-juifs.

 

Si ces décrets avaient été publiés dans des journaux à publication plus générale, les Allemands auraient pris le risque de voir de fortes réactions contre eux de la part de la population», explique Rosemary Sullivan.

 

Selon les enquêteurs cités dans son livre, Arnold van den Bergh avait accepté de faire partie de ce conseil juif afin d’éviter la déportation et la mort.

 

Son statut au sein du conseil lui permettait de vivre une vie relativement libre à Amsterdam par rapport aux autres juifs, notamment à la famille d’Anne Frank, qui a passé 761 jours cachée. Arnold van den Bergh est mort en 1950.

 

"Un joueur d'échecs"

Pour mener son enquête, Vince Pankoke a pu compter sur l’aide d’un financement de la part de la ville d’Amsterdam, d’une équipe d'enquêteurs composée d'un psychologue, d'un criminologue et de chercheurs en archives et a bénéficié des progrès de l’intelligence artificielle pour passer au crible des années de dossiers néerlandais et exclure les suspects potentiels.

 

«Cela a permis d’identifier les relations entre les personnes, les adresses, nous cherchions des connexions et des indices pour résoudre cette question», a-t-il commenté dans l’émission 60 Minutes dimanche soir aux Etats-Unis.

 
 

Bien qu'il y ait eu des spéculations selon lesquelles les Frank auraient pu être trahis par des voisins ou quelqu'un dans la maison où ils se cachaient, les enquêteurs se sont concentrés sur van den Bergh après avoir appris qu'il avait été à Amsterdam pendant les dernières années de la guerre.

 

«Par son rôle de membre fondateur du Conseil Juif, il aurait eu accès aux adresses où se cachaient les juifs», indique l’enquêteur qui ajoute que le conseil a été dissous fin septembre 1943.

 

«Lorsque van den Bergh a perdu toute sa protection lui permettant d’éviter la déportation, il a dû fournir une information de haute importance aux nazis avec qui il était en contact, pour que sa femme et lui restent en sécurité».

 

Cependant, Vince Pankoke lui-même reconnait ne pas pouvoir certifier à cent pour cent que le dénonciateur est bien Arnold van den Bergh, expliquant qu’aujourd’hui que les preuves réunies ne suffiraient pas à le faire condamner devant une Cour.

 

«Je le compare à un joueur d’échecs», ajoute l’ancien agent du FBI.

 

«Il a agi en terme de couches de protection, en obtenant différentes exemptions l’empêchant de finir en camp de concentration».

 

Le musée de la maison d'Anne Frank, qui fait perdurer sa mémoire, s'est dit «impressionné» par les preuves contenues dans le livre publié mardi tout en ajoutant qu'une enquête plus approfondie était nécessaire.

 



20/01/2022

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