ERUPTION VOLCANIQUE EN ISLANDE
L'Islande est située au milieu de l'Atlantique sur la dorsale médio-océanique, à la divergence des plaques tectoniques eurasiatique et américaine. Cette situation exceptionnelle en fait l'une des régions tectoniques les plus actives du monde avec plus de 200 volcans et 600 sources d'eaux chaudes ! Si le pays exploite cette opportunité pour produire son électricité et alimenter son réseau de chaleur, une nouvelle éruption fissurale à proximité du glacier Eyjafjallajökull inquiète les volcanologues.
Le Volcan islandais Eyjafjöll (ou Eyafjalla) situé dans le sud de l'île, à seulement 160 km au sud-est de la capitale Reykjavik est un strato-volcan composé d'une alternance de couches de cendres, de lave et de roches éjectées par les éruptions antérieures. Il est entré en éruption dans la nuit de samedi 20 mars 2010. Recouvert par l'Eyjafjallajökull, une calotte glaciaire, ce volcan culmine à 1 666 mètres d'altitude. La dernière éruption de l'Eyjafjöll remonte à 1821. Elle avait alors duré plus d'un an.
L'éruption s'est produite sur un flanc du volcan, dans le cratère Fimmvurduhals, à 1100 m d'altitude, via une fissure de 800 mètres de long : des jets de lave s'élèvent à plus de 200 mètres de hauteur, accompagnés par une activité effusive où le magma atteint une température de plus de 1000 °C. Ce type d'éruption se traduit par des épanchements de lave qui, en refroidissant, donnent des basaltes de plateau.
Afin de protéger les populations, 600 personnes demeurant entre la localité agricole de Hvolsvollur et le village de pêcheurs de Vik ont été évacuées au plus fort de l'éruption.
Les risques encourus sont multiples
- projections de cendres et de lave pouvant affecter notamment le transport aérien
- émanations gazeuses mortelles (notamment pour le bétail qui paît)
- inondations brutales et importantes, conséquence de la fonte du glacier qui recouvre le volcan
Ce dernier risque, de loin le plus inquiétant, est un lahar : la fonte du glacier sous l'effet de la chaleur engendre une coulée de matériaux volcaniques (débris, boue). On parle alors de lahars syno-éruptifs appelés aussi lahars primaires ou lahars chauds. La formation d'un lahar suite à l'éruption du volcan Nevado del Ruiz en 1985 dans la Cordillère des Andes avait entraîné la mort de 25 000 personnes, victimes de ce phénomène. C'est pourquoi, un état d'urgence a été déclaré dans la zone, même si aucun blessé ou dégât n'est à déplorer.
Dans la nuit du 22 au 23 mars, la rencontre du magma, qui remonte de la fissure, et du glacier qui la recouvre a entraîné une explosion. Une colonne de vapeur d'eau de 7 km de haut a alors émergé dans les airs ! De plus, une dizaine de petites secousses sismiques ont été enregistrées sous le glacier Eyjafjallajökull.
Une nouvelle montagne se forme
Les épanchements de lave qui s'accumulent en jaillissant de la fissure forment une nouvelle petite montagne. Reste donc à lui trouver un nom ! Auparavant, cette tâche était la responsabilité du Comité de toponymie islandais qui a déjà nommé de nouveaux éléments du paysage comme l'île de Surtsey, engendrée par une éruption sous-marine en 1963 et Eldfell, une montagne issue des cendres de l'éruption des îles Westman en 1973.
Dorènavant, le public est autorisé à faire des suggestions qui seront ensuite examinées par le National Land Survey of Iceland.
Le réveil du volcan Katla suscite l'inquiétude
Pour le moment, les volcanologues sont prudents car cette petite éruption fissurale, qui ne montre aucun signe d'affaiblissement, pourrait déclencher celle du volcan voisin, le Katla. Or, celui-ci à la réputation d'être un des volcans les plus dangereux d'Islande. Caché sous le glacier Myrdalsjökull dans le Sud de l'île, le Katla est entré pour la dernière fois en éruption en 1918. Une éruption du volcan Katla représente un risque majeur car une population relativement dense vit à ses pieds.
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