LES OUBLIES DE LA REPUBLIQUE
J’ai peur chaque matin d’ouvrir encore les yeux,
Sur la misère du monde et la colère des cieux,
Je rage d’impuissance devant l’ignominie,
Des milliers de naissances dans la catimini.
Réguler, maitriser, contrôler, planifier,
Le respect de l’humain réduit fécondité,
Ignorant ces principes, ils seront par milliers,
Enfants de l’exclusion nés dans l’anonymat,
Baptisés de « personne » d’alpha en oméga.
Habillés de prénoms, ils ne possèdent en droit
Que celui de se taire et de subir nos lois,
Quelles couleurs sont leurs jours, le repos de leurs nuits,
Ou tendresse et amour sont gommés par l’oubli.
Abusés, violentés, nourris de maltraitance,
Leurs mots seront des larmes pour nous dire leur enfance,
Grandir, se développer et puis aussi jouer,
Que de verbes impossibles pour eux à conjuguer.
La confiance en son pas pour aller vers demain,
Martèle la prudence et la peur du chemin.
De règles en injonctions, de notes en directions,
Ils aspirent découvrir un semblant d’affection.
La famille d’accueil soutient du quotidien
Elève un mur de rites massif et rachidien,
Implacable machine que l’administration,
Qui s’acharne à briser fragile relation.
Qui pourrait se construire, apprendre, persévérer,
Quand de familles en centres il faut déménager.
L’état prodiguant fonds se donne bonne conscience,
Prétendant ignorer mille et une déviances,
L’empathie et l’écoute pour tous ces délaissés,
Se résument aux mesures qu’on ne peut façonner.
Dès leur majorité, du jour au lendemain,
Les voici devenus maîtres de leurs destins,
Sans argent et sans toit auront-ils d’autres choix,
Que d’élire domiciles dans la rue désarroi.
Célèbre institution dont je tairai le nom,
Enrichit Thénardier honte de la nation,
Des résilients dénoncent, pas tout à fait brisés,
Pour que de leurs méfaits ils soient un jour châtiés.
De Vincent à Audrey, de Carole à Françoise,
Ils portent leurs messages sur tout le territoire,
S’engager dans l’action, divulguer leur mission,
Armés de leur courage, de tant d’abnégation,
Ils nous ouvrent les yeux sur ces aberrations
Pour crier par leurs voix toute notre indignation.
Martine
ST Vincent de Paul - Audrey Hepburn –
Carole Bouquet – Françoise Laborde
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