ALEXANDRE MEDECIN- MARTYR- ET PATRON DE NOTRE PAROISSE
La lettre des deux Eglises, de Vienne et de Lugdunum, nous fait
connaître le nom, le pays, la profession d'Alexandre, intrépide comme un martyr
Alexandre était phrygien . Il appartenait par sa naissance à une des deux provinces auxquelles fût adressée la Lettre des Eglises de
Vienne et de Lugdunum. Il faisait partie de la colonie asiatique représentée dans la liste des martyrs de Lugdunum.
Etant de condition libre, sans avoir la condition de citoyen romain, il fût condamné « aux bêtes ».
Fixé depuis longtemps dans les Gaules, il fut probablement un de ces chrétiens qui reçurent le bienheureux Pothin à son arrivée sur les bords de Saône. Il était connu de tous par la ferveur de sa piété et la courageuse initiative de son zèle.
Alexandre, médecin, martyr et patron de notre paroisse
« Je suis chrétien »
Au mois d'avril, le 22, l'Eglise célèbre la fête de Saint Alexandre, patron de notre Paroisse érigée le 27 octobre 2001 par le regretté
Mgr Louis Marie Billé. Nous devons à Suzanne Bonijoly et Marguerite Rabaud ce rappel historique.
« Je suis chrétien, répondait simplement et fermement l'un de ces martyrs, le diacre Sanctus, à ses bourreaux. Et cette affirmation lui
tenait lieu de nom, de cité, de race et de tout » nous précise la lettre des Eglises de Vienne et de Lugdunum.
En 177, les orages religieux qui avaient éclaté à Rome, Smyrne, Egypte, tenaient en éveil les chrétiens de Lugdunum.
Les espérances fondées sur la tolérance de Marc Aurèle prirent fin avec le rescrit de celui-ci : " doivent être mis à mort tous ceux qui persistent dans leur confession et doivent être relâchés ceux qui renient leur foi ».
Le dernier interrogatoire des chrétiens fut marqué par un touchant épisode sur l'empressement de la foule à soutenir les martyrs devant
les juges et les bourreaux. Il nous a aussi valu de précieux renseignements sur Saint Alexandre.
Un médecin
Grâce à sa profession,, prestigieuse à cette époque, il eut une très forte influence chez les Romains et les Gallo-Romains qui faisaient
grand cas de la médecine dans cette société où l'homme tenait à sa vie. Cependant, la médecine n'en était encore qu'à son balbutiement.
Par le respect dont les anciens entouraient les morts, la dissection du corps humain était interdite. Les médecins orientaux quittaient
l'Egypte ou l'Asie pour aller se fixer dans des villes lointaines où leur origine leurs attirait riche et nombreuse clientèle.
Alexandre avait abandonné sa patrie, la Phrygie, pour les régions occidentales. Arrivé à Lugdunum, il s'était arrêté dans cette ville pour pratiquer son art.
En 177, époque de la persécution, il avait séjourné de longues années dans cette cité. Il avait donc une longue pratique et exerçait la
médecine avec la conscience d'un chrétien, ce qui servit sa réputation et lui accorda la confiance publique.
Il se préoccupait autant de la santé de l'âme que de la santé physique de ses clients. Par lui, la vérité circulait librement et trouvait accès dans les maisons et les familles païennes. Plus d'un d'entre eux se converti après avoir été guéri par ses soins et de nombreux enfants furent baptisés par lui.
Tel était le médecin Alexandre.
Par sa profession et les précautions suggérées par la prudence, il avait échappé aux poursuites contre les chrétiens. Mais il ne pouvait
demeurer étranger à la lutte : il porta aux confesseurs l'appui de sa présence et sa sympathie.
Lors du jugement des chrétiens, Alexandre se tenait au premier rang des spectateurs, face aux accusés.
Pendant l'interrogatoire, il joua un rôle muet d'une singulière expression : mouvements de tête, jeux de physionomie, gestes, tous
les moyens pour encourager les martyrs, les soutenir dans leur foi, ce qui ne pouvait échapper aux yeux des païens qui frémirent de rage
en voyant le changement opéré chez les apostats.
C'est alors que le président lui demanda :
-Qui es-tu ? » Il répondit
-« Je suis chrétien ! » et il fut condamné « aux bêtes ».
Martyr
En exécution du rescrit impérial, les martyrs furent partagés en deux groupes : les citoyens romains et ceux qui ne l'étaient pas. La tête
des premiers tomba sous la hache des licteurs les autres furent condamnés à figurer dans les chasses de l'amphithéâtre.
Alexandre descendit dans l'arène avec Attale de Pergame, tous deux originaires de l'Asie. Ils luttèrent farouchement, subirent les
tourments des bourreaux. Donnés en spectacle à des milliers de personnes, ils se montrèrent dignes du Christ auquel ils rendaient un suprême témoignage.
Muet, immobile, Alexandre ne dit pas un mot, ne fit entendre aucun gémissement. Recueilli en Dieu, il s'entretenait paisiblement avec Celui pour lequel il allait mourir. Il fut meurtri de coups, brûlé sur la chaise de fer, déchiré par les bêtes. Comme il respirait encore, le
confecteur s'approcha, le glaive à la main et le perça de part en part.
Généreux martyr, il tomba, empourpré de sang. Sa dépouille sanglante fut traînée à la pointe d'un croc sous les voûtes du spoliarium.
Les païens s'acharnèrent sur ce qui restait du martyr et de ces compagnons : débris humains réunis en monceau et gardés
sévèrement de peur que les chrétiens ne viennent les prendre pour les enterrer convenablement.
Après six jours, les païens brûlèrent les ossements et jetèrent les cendres dans le Rhône « afin que rien n'en restât sur la terre ».
D'après l'ouvrage du P. Gouilloud, S.J
« St Pothin et ses compagnons martyrs »
« Tant d'héroïsme et tant de Foi ! La force du martyr interpelle notre monde dans sa course au plaisir, à l'argent, où le droit l'emporte sur le devoir, où les démissions se substituent aux valeurs essentielles.
Alexandre, Saint patron de notre Paroisse, emplis nos coeurs d'audace dans l'exigence de notre Foi, dans le souvenir des martyrs d'hier et d'aujourd'hui qui, dans ce monde encore souffrent persécution pour leur fidélité au Christ. »
Suzanne Bonijoly et Marguerite Rabaud
(1) Mgr Billé est décédé le 12 mars 2002
(2) Martyr : celui qui souffre sa mort pour sa foi
(3) Rescrit : réponse de l'empereur romain consulté sur une question de droit.
(4) Phrygie :région ouest d'Asie mineure entre l'Egée et le pont Euxin.
(5) Confesseur : chrétien qui a proclamé sa foi au péril de sa vie.
(6) Licteur : officier qui marchait devant les magistrats, armé de verges et de hache.
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